Les 148,9 milliards de dollars de réserves de change sont en lieu sûr, dans des banques centrales de pays occidentaux. Le vice-gouverneur de la Banque d'Algérie, M.Ali Touati, a affirmé à Bruxelles, que le système bancaire algérien n'a pas été exposé à la crise financière internationale. La politique de placement des réserves de la Banque d'Algérie qualifiée de stricte a été payante, selon le même responsable. Il s'exprimait vendredi dernier lors d'une session spécialisée sur la conduite de la politique monétaire et indépendance des Banques centrales en Afrique organisée à l'occasion du Forum Crans-Montana à Bruxelles. L'Algérie a opté depuis très longtemps pour une politique très prudente en matière de régime de change, ce qui a fait que le système bancaire algérien n'a pas été exposé à la crise financière internationale, du fait que les mouvements de capitaux sont rigoureusement contrôlés par la Banque d'Algérie. Ce sont là les explications de M.Touati. Il ajoute que l'Algérie a toujours refusé de permettre à son épargne de s'expatrier en cas de crise majeure. Surtout qu'il n'y a pas de transfert libre ni de convertibilité totale du dinar. La politique prudente de la Banque d'Algérie a été payante. Elle n'a perdu aucun dollar après le placements de ses réserves à l'étranger. La Banque d'Algérie place ses réserves selon des règles très strictes. La première priorité est de s'assurer de la sécurité des placements. Elle ne place ses réserves que dans des institutions sûres, comme les Banques centrales ou les Trésors publics des principales puissances économiques et financières, a-t-il expliqué. Le deuxième critère que s'impose la Banque est la liquidité pour récupérer ces réserves pour des besoins urgents. Le critère de rentabilité n'intervient qu'en troisième priorité. Selon le vice-gouverneur, les performances macroéconomiques restent robustes en 2009, notamment grâce à des politiques financières prudentes. Après une chute de près de 46% des recettes d'exportations d'hydrocarbures en 2009, la position financière extérieure de l'Algérie reste confortable à en juger par le niveau des réserves officielles de change de 148 milliards de dollars, à fin décembre 2009, équivalent à trois années d'importations de biens et services, a-t-il ajouté. Les ressources accumulées dans le Fonds de régulation des recettes ont été préservées durant l'année 2009 où elles ont atteint 4290 milliards de dinars à fin décembre, contre 4280 milliards de dinars à fin décembre 2008. Le même responsable a souligné que la poursuite de la mise en oeuvre du programme d'investissements publics a donné un bon coup à la croissance du PIB hors hydrocarbures. Les progrès en matière de stabilité monétaire et de résilience du secteur bancaire ont permis d'asseoir davantage l'objectif de stabilité financière en 2009 dans une situation d'excès de l'épargne sur l'investissement, a-t-il constaté. S'agissant du cadre du renforcement des outils de supervision, il précise que la fonction de surveillance générale du système bancaire a été développée davantage en 2009. Parmi les mesures prévues en 2010, il annonce qu'avec l'assistance technique du Fonds monétaire international et dans le but d'assurer la stabilité et l'intégrité du système bancaire dans son ensemble, la Banque d'Algérie développera davantage, durant cette année, ses capacités de contrôle sur place, ainsi que la capacité de détection précoce des vulnérabilités des banques et établissements financiers.