Des scientifiques font «travailler» des bactéries L'équipe du Pr Sylvain Martel du laboratoire de nanorobotique de l'Ecole polytechnique de Montréal a réalisé un nouvel exploit mondial : faire accomplir à des bactéries vivantes la construction d'une nanopyramide. Ces ouvriers miniatures sont des bactéries magnétotactiques (BMT), des êtres unicellulaires possédant leur propre boussole interne, laquelle leur permet de se diriger en fonction des champs magnétiques. L'équipe du Pr Martel est parvenue à diriger les déplacements d'un groupe de ces bactéries grâce à des champs magnétiques contrôlés par un système informatique. Les bactéries ont ainsi transporté des nanobriques d'époxy et les ont assemblées en structure pyramidale, le tout en une quinzaine de minutes. Les chercheurs sont également parvenus à piloter un groupe de bactéries dans le flux sanguin d'un rat, à l'aide du même dispositif. Premier dans le monde scientifique, cet exploit ouvre des perspectives prometteuses dans les champs de la médecine et de la bio-ingénierie. L'objectif des chercheurs est de permettre l'utilisation des bactéries à l'intérieur d'organismes vivants, en les faisant circuler par les voies sanguines. Par exemple, il serait envisageable de leur faire transporter des médicaments à l'intérieur de tumeurs, de les utiliser comme détecteurs d'agents pathogènes ou comme réparateurs d'organes... Les travaux du professeur Sylvain Martel avaient déjà connu en 2007 un retentissement mondial, lorsque son équipe s'était illustrée comme la première au monde à avoir dirigé in vivo un nanorobot à l'intérieur d'une artère. L'un des nouveaux projets auquel ces chercheurs travaillent actuellement est la construction d'un microrobot autonome, actionné par une puce rassemblant des éléments électroniques et des bactéries. Les biocarburants ne seraient pas si verts que ça Un premier bilan sur les conséquences environnementales des biocarburants vient d'être publié en France par l'Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie (ADEME). Elle présente les résultats de diverses analyses du cycle de vie de biocarburants utilisés sur le territoire français. Les études montrent que les effets des biocarburants sur l'environnement dépendent grandement du lieu de fabrication de ces derniers. Cependant, selon un rapport de la Chambre d'agriculture de Normandie publié en 2007, pour couvrir l'énergie nécessaire aux transports mondiaux, soit 80 Exajoules environ tous les ans, il faudrait cultiver 850 millions d'hectares pour la production de biocarburants. Cela représente la totalité des surfaces agricoles utiles des pays en développement. De plus, même si l'éthanol à base de canne à sucre permet une réduction des émissions de CO2 par rapport à l'essence, il s'agit d'un biocarburant issu de l'importation. Or les experts ont également constaté la grande complexité d'évaluation des conséquences environnementales dues aux processus de fabrication, aux éventuelles importations et à la consommation des biocarburants. Ainsi, selon un article publié sur les Echos.fr, lorsque les cultures destinées à la production de biocarburants prennent la place de celles destinées à l'alimentation, ces dernières remplacent les espaces naturels, augmentant ainsi l'empreinte carbone. Par exemple, une voiture consommant du biodiesel à base de soja issu des forêts amazoniennes subissant la déforestation, rejette quatre fois plus de gaz à effet de serre que du gazole fossile. De ce fait, d'autres études doivent être menées afin de déterminer le réel impact des biocarburants, qui pourraient même se révéler plus pollueurs que les énergies fossiles.