De notre correspondant à Constantine A. Lemili Pour la préparation de la cinquième commémoration de la Journée mondiale de la liberté d'expression «Demain, la presse», une association réputée représenter les journalistes, organise trois journées de manifestations diverses afin de donner à l'évènement une dimension particulière comparativement aux quatre éditions précédentes.Dominée par des conférences que devraient animer des personnalités du monde des médias venant de l'ensemble du Maghreb, en l'occurrence du Maroc, de Tunisie, de Mauritanie, de Libye et vraisemblablement des invités d'honneur du Qatar et de Syrie, elle aura, selon M. Mohamed Bouhsan, son président, pour point d'orgue «un concours appelé à récompenser le meilleur reportage écrit mais également celui sonore, imagé ainsi que la meilleure photo. Le prix porterait le nom de Mohamed Salah Boureni, chef de bureau du Quotidien d'Oran décédé, il y a de cela trois années».A la question de connaître les moyens dégagés pour l'organisation d'un évènement de cette envergure, de ses moyens de financement mais plus particulièrement de leur origine, notre interlocuteur répondra sans ambages : «Le TRC, l'APC, la wilaya, Nedjma, quelques industriels et promoteurs». Et l'indépendance de la presse dans tout cela ? Quelque peu gêné mais sentant venir la question, le président de «Demain, la presse» considère que «le sponsoring privé n'entame en rien les convictions morales et professionnelles de l'association et celle des journalistes», ajoutant que «de toutes les manières, il relève de la gageure de croire au montage d'une telle manifestation sans le concours conséquent de l'extérieur. D'autant que vous n'êtes pas sans savoir que nous ne disposons d'aucune subvention». Une réponse peu convaincante forcément, quant à la subvention, il semble normal que les bailleurs de fonds publics que sont l'APC et l'APW ne peuvent souffrir de doter financièrement une association qui ne se manifeste que chaque année à l'occasion du 3 mai et qui oublie superbement que ceux (les journalistes) au nom desquels elle milite passent le plus clair de leur temps, ce qui au demeurant est légitime et honnête, à tirer à boulets rouges sur ces deux institutions au sujet des financements d'associations qui ne sont actives que ponctuellement ou par actionnement.Concluons enfin sur le fait que M. Bouhsan avait tenu à souligner que «plus le reportage des journalistes qui auront concouru sera critique et plus il aura de chances d'être récompensé». Plus trivialement d'autres diront : «Les chiens aboient…» et ce ne seront très certainement pas deux associations et deux syndicats (SNJ et un autre proche de l'UGTA) qui changeront grand-chose à la situation d'une corporation qui est rentrée depuis bien longtemps dans les rangs et peu importe les titres auxquels appartiennent ses membres.