De notre correspondant à Aïn Defla Madani Azzeddine Avoir son propre toit demeure le rêve de chaque personne à travers le monde. En Algérie, des citoyens travaillent dans des conditions pénibles pour parvenir à économiser la somme d'argent requise pour l'achat ou la construction d'un logement. Si certains parviennent à atteindre leur but, d'autre sen revanche n'y arrivent pas, pour diverses raisons, et n'attendent plus que l'Etat procure un toit. Certes, la crise du logement a eu de fâcheuses conséquences sur la population et la société, ce qui a précipité la mise en œuvre de plusieurs démarches ayant pour but de la dissiper et de garantir le droit au logement à une population en perpétuelle croissance. L'octroi de dons à travers la Caisse nationale du logement a eu un impact positif dans de nombreuses wilayas du pays d'autant que cela a encouragé de nombreux citoyens à participer, en partie, financièrement à l'auto-construction et l'acquisition d'un logement dans le cadre de système participatif. Cependant, les crédits bancaires n'ont pas suscité l'engouement des prétendants au logement, dont certains considèrent que les taux d'intérêt sont très élevés alors que d'autres qualifient ce genre de pratiques contraire à la religion. Ce qui a conduit au fait que seulement une partie de la population, de surcroît plus aisée, pouvait supporter le montant du remboursement du crédit sur lequel viendront se greffer les intérêts. Après analyse des résultats obtenus, il s'avère que la crise du logement va persister, ce qui a poussé les responsables en charge de ce dossier à prendre d'autres dispositions quant à la réduction du taux d'intérêt. Le décret exécutif fixant les modalités d'octroi des crédits immobiliers à taux bonifié est applicable depuis quelques jours. Ces crédits sont garantis par l'Etat avec une rémunération à 90%, ce qui poussera de nombreuses banques à adhérer à ce dispositif, lequel viendra remplacer les pertes des banques dues à l'annulation du crédit à la consommation.La création du fonds de bonification des taux d'intérêt pour l'acquisition ou la construction de logements par des particuliers et des promoteurs immobiliers figure dans la loi de finances 2010 et ce, dans le cadre des programmes soutenus par l'Etat. Si, pour l'instant, une grande partie de la population compte adhérer à ce nouveau dispositif pour acquérir un logement, il semblerait que d'autres citoyens se sont, dès le début de cette opération, désistés à cause de ce taux bonifié qu'ils considèrent comme contraire à la religion. Mokhtar, un jeune fonctionnaire, voit en cette nouvelle mesure l'unique moyen d'acquérir un logement vu qu'il n'a pas les moyens financiers de le payer cash.«Avec l'aide financière et le crédit à taux bonifié, je pourrai enfin bénéficier d'un appartement et fonder par la suite un foyer», dira notre interlocuteur. Par ailleurs, interrogés à ce sujet, d'autres citoyens suggèrent l'introduction d'un autre dispositif visant l'octroi d'un crédit sans intérêt et sans l'aide financière de l'Etat. Car ils considèrent le taux d'intérêt, même bonifié, comme non conforme à la religion musulmane. «Qu'ils accordent l'aide de 700 000 DA et de 400 000 DA pour les banques afin qu'elles nous accordent des crédits sans intérêts», dira Mohamed, avant d'ajouter que, de cette manière, l'Etat va perdre moins d'argent puisque le montant de l'intérêt global du crédit ne va pas atteindre la somme consentie par l'Etat à travers la Caisse nationale de logement. Ainsi, l'ensemble de la population pourra adhérer à ce dispositif d'autant qu'aucune personne ne sera appelée à faire des calculs quant au remboursement et au montant du taux d'intérêt bonifié. En somme, au niveau de la wilaya de Aïn Defla, il est apparemment difficile de convaincre une grande partie de la population d'adhérer à ces nouvelles conditions d'acquisition d'un logement.