La contribution des concessionnaires automobiles au soutien des prix des transports publics en commun, décidée par la loi de finances complémentaire, variera entre 50 000 à 150 000 DA pour chaque véhicule neuf vendu selon sa carburation et sa cylindrée. Ainsi, selon le DG des impôts, M. Raouia, pour les véhicules essence la taxe variera entre 50 000 et 100 000 DA et pour les véhicules diesel, celle-ci sera de 70 000 à 150 000 DA. Le premier responsable des impôts nous apprend par ailleurs que cette «contribution» des concessionnaires automobiles est effective depuis cette semaine. Cette taxe vise, selon le directeur des impôts, à créer un compte d'affectation spécial pour soutenir les titres de transport public en commun. Plus précis, il a expliqué que «la mise en circulation du tramway et celle du métro qui interviendront prochainement nécessitent une subvention des pouvoirs publics», ce qui justifie cette subvention «qui servira à soutenir les tickets de transport». Au même titre, M. Raouia a aussi annoncé une autre mesure qui concerne toujours les concessionnaires. Ces derniers seront obligés de verser à ce compte d'affectation spécial 1% de leur chiffre d'affaires dans le même objectif, à savoir le soutien du transport en commun. Annoncées il y a quelques jours, ces mesures suscitent déjà moult interrogations. A commencer par l'association des concessionnaires automobiles, l'AC2A, qui compte réagir. Contactée hier par nos soins, cette association a estimé que «c'est un dossier très délicat», et même, juste après l'annonce de cette mesure par le ministère, «une réunion a été organisée», nous apprend un responsable de l'AC2A. Ses membres comptent organiser la semaine prochaine une réunion qui regroupera les concessionnaires afin de décider des actions à entreprendre. Il y a quelques jours, le vice-président de Hyundai Motor Algérie (HMA), M. Omar Rebrab, a expliqué, dans un entretien accordé à la Tribune, que «celui qui a décidé de la sorte, et tout seul, n'ignore pas que cette taxe [1%] sera payée par le client, puisqu'elle sera automatiquement répercutée sur la facture finale». Il ajoutera qu'«on décide sans prendre la peine de nous consulter alors que l'association existe en tant qu'interlocuteur des pouvoirs publics dans tout ce qui engage la profession… Ils savent que nous avons une association, qu'ils demandent au moins notre avis et, ensuite, qu'ils décident ce qu'ils veulent», conclut M. Rebrab. L'association des concessionnaires s'est posé également des questions, notamment sur la teneur de cette décision. «Est-ce qu'elle concerne uniquement les véhicules touristiques ou utilitaires, les véhicules légers ou lourds ?» s'interroge le responsable, pour qui aucun écrit ou communiqué émanant du ministère n'est parvenu pour le moment au bureau de cette association. Il va sans dire que des initiés se posent déjà des questions, notamment sur les répercussions de ces mesures et particulièrement sur le marché de l'automobile qui pourrait connaître une flambée des prix. S. B.