«Dans le monde, il y a rarement des liens aussi solides entre deux pays. Les relations entre nos deux pays sont excellentes sur les plans politique et diplomatique, mais elles restent modestes au plan économique. Nous devons rattraper le retard dans ce domaine», a plaidé jeudi dernier le président vietnamien, Ngyen Minh Triet, à l'ouverture du forum d'affaires algéro-vietnamien qui s'est ouvert au Sheraton d'Alger et qu'il a co-présidé avec le Premier ministre, Ahmed Ouyahia. «Il y a des domaines où l'Algérie est plus avancée que nous et inversement. Il y a des opportunités importantes en Algérie pour les investisseurs et au Vietnam nous proposons aux investisseurs algériens des projets où ils y seront accueillis comme des frères. Notre pays vous propose aussi des avantages considérables. Votre intérêt est le nôtre», a ajouté l'hôte de marque de l'Algérie. Le président vietnamien a ensuite émis le souhait de voir les marchandises de chacun des pays s'écouler dans l'autre et a considéré l'Algérie comme «la porte d'entrée vers l'Afrique». Et d'ajouter que les entreprises de son pays envisageaient l'exploitation de la ressource pétrolière, que ce soit au Vietnam, en Algérie ou dans un pays tiers. Le président Triet plaidera, en outre, pour le renforcement de la coopération dans d'autres domaines comme celui des infrastructures et évoquera la coopération dans le domaine de la formation de la main d'œuvre qualifiée. Tout en conviant son homologue algérien, Abdelaziz Bouteflika, à rendre visite à son pays, pour la quatrième fois, l'intervenant a insisté sur le caractère exceptionnel de l'amitié qui lie les deux peuples et gouvernements et ce, depuis que le Vietnam était en guerre pour son indépendance. «C'est dans le même esprit de l'époque ‘‘la patrie ou la mort '' que nous devons désormais évoquer notre coopération économique. L'amitié et les ressources de nos deux pays suffisent pour créer le développement grâce aussi à la volonté politique des dirigeants», a-t-il conclu. Auparavant, c'est le Premier ministre algérien qui avait entamé les travaux de son forum en déroulant devant les hommes d'affaires vietnamiens qui accompagnent le chef de l'Etat de leur pays l'essentiel des dispositions censées les encourager à investir dans notre pays. L'occasion de cette rencontre économique a, en effet, été l'occasion pour ce dernier d'informer les potentiels investisseurs vietnamiens sur les mesures ayant été prises pendant la dernière décade en vue d'encourager et de faciliter l'engagement en Algérie des étrangers dans des projets intéressant divers domaines. Le Premier ministre a ainsi rappelé la consécration de plus de 150 milliards de dollars de dépenses publiques à l'effet de reconstruction du pays. De même que la mise en œuvre d'une législation «très avantageuse pour les investisseurs auxquels elle offre aussi une main d'œuvre formée et des avantages comparatifs certains». Des efforts, a-t-il poursuivi, qui se sont traduits par une libération de la dette extérieure et un rythme de croissance continu de près de 9 % en 2009, hors hydrocarbures, avec une inflation contenue aux environs de 5%. Cette dynamique, a encore poursuivi l'intervenant, devra être maintenue grâce à un nouveau programme quinquennal doté de plus de 200 millions de dollars d'investissements publics. Lequel programme offre de multiples opportunités aux entreprises œuvrant en Algérie, qu'il s'agisse des domaines des infrastructures de base, de la construction de logements ou d'autres secteurs qui devaient précisément faire l'objet d'exposés durant cette rencontre entre hommes d'affaires. Autant de domaines qui pourraient, a ajouté Ouyahia, faire l'objet de partenariat algéro-vietnamien, profitable aux deux parties : «Les entreprises algériennes y gagneront avec l'expérience déjà forte des entreprises vietnamiennes. Ces dernières y gagneront, quant à elles, sans aucun doute, en élargissement de leur présence et de leur volume d'affaires à l'extérieur, ainsi qu'en dividendes appréciables». M. C.