Le président de la République arabe sahraoui démocratique vient de répondre aux déclarations récentes du roi du Maroc qui estimait qu'« une entité indépendante au Sahara-Occidental sera un marécage où se développeront le terrorisme et le commerce illégal ». Mohamed Abdelaziz tenait à rassurer le souverain marocain et la Communauté internationale qu'une fois la RASD instaurée sur l'ensemble de son territoire, le terrorisme n'aura pas lieu dans ce pays. Le secrétaire du Front Polisario s'est même engagé à coopérer avec le roi pour combattre ces fléaux. Il a tenu à clarifier que l'application de la légalité internationale en termes de décolonisation et du respect du droit à l'autodétermination n'a jamais pour objectif le développement du terrorisme ou du commerce illégal. En revanche, tient-il à mettre en garde, le fait accompli colonial, que le Maroc cherche à faire entériner, pourrait avoir pour conséquence le développement de l'extrémisme, que ce soit au Maroc-même ou dans toute la région. Par ailleurs, Abdelaziz a qualifié la situation qui prévaut actuellement dans les camps des réfugiés sahraouis de « préoccupante » du fait qu'il y a, selon lui, un épuisement total des denrées alimentaires. Pour le secrétaire général du Front Polisario, les réfugiés sahraouis doivent être soutenus en matière de produits alimentaires en attendant le règlement du conflit. Abdelaziz fait endosser la responsabilité de ce manque de nourriture au Maroc et au gouvernement français qui, selon lui, veulent utiliser cette carte comme un moyen de pression sur le Front Polisario et sur la population du Sahara-Occidental pour qu'ils accepte le fait accompli colonial marocain. Dans un autre chapitre, Mohamed Abdelaziz a invité, une nouvelle fois, le secrétariat général des Nations unies et le Conseil de sécurité de l'ONU à travailler sur la base du rapport qu'a établi récemment la commission du Haut Commissariat des Nations unies pour les droits de l'homme (HCDH) et à exiger du Maroc de respecter les droits de l'homme au Sahara-Occidental. Il a en outre appelé les Nations unies à créer des mécanismes nécessaires pour protéger les droits de l'homme au Sahara-Occidental. Mohamed Abdelaziz a regretté le fait que la dernière résolution n'ait pas pris en considération le rapport du HCDH. Pour Abdelaziz, le prétexte « technique » donné à la dernière résolution du Conseil de sécurité de l'ONU n'est pas convaincant. Le secrétaire général du Front Polisario réitère enfin que le Front Polisario n'a jamais été contre le dialogue, seulement celui-ci doit se faire dans le cadre de l'application du plan de règlement de 1991, le plan de règlement enrichie et clarifié par les accords de Houston ou bien le plan Baker.