Pour que la demande mondiale en gaz retrouve son niveau de 2007, il faudrait attendre au moins 4 à 5 ans. C'est ce qu'a affirmé hier à Oran le conseiller du ministre de l'Energie, Ali Hached. Pour lui, le marché mondial du gaz a connu de «grands changements» ces derniers mois et, actuellement, l'offre dépasse la demande et les prix du gaz dans les marchés des contrats spots et à terme ont reculé à de «faibles niveaux». M. Hached a estimé, dans ce contexte, que les contrats d'exportation de gaz naturel à long terme des pays producteurs sont «confrontés à une menace» dans la mesure où les consommateurs ne veulent pas s'engager dans des contrats à long terme sous prétexte qu'ils déterminent des prix et des niveaux d'exportation fixes alors que le marché leur offre un plus large choix à des prix inférieurs à ceux stipulés dans les contrats à long terme. Se référant à l'étude initiée par l'Algérie sur l'offre et la demande mondiales de gaz naturel à moyen terme, l'expert a prévu le prolongement des perturbations que connaît le marché mondial du gaz. Et pour cause, la reprise de la demande mondiale en gaz naturel dépend de plusieurs facteurs, particulièrement la reprise économique mondiale, qui, selon M. Hached, «devrait se poursuivre avec des taux de croissance raisonnables». Poursuivant son analyse du marché gazier mondial, M. Hached a fait savoir que les producteurs de gaz ont dû augmenter leur production pour maintenir les niveaux de leurs recettes, donnant naissance à une nouvelle concurrence. Ce qui a accéléré la dégringolade des prix sur le marché mondial. «Les producteurs ont orienté l'excédent de leur production vers le marché spot, ce qui a alimenté le surplus de l'offre sur ce marché et donc aggravé la situation», a soutenu l'expert. A ce titre, M. Hached estime nécessaire la réaction du Forum des pays exportateurs de gaz (FPEG) face aux mutations du marché gazier mondial et proposer des solutions, particulièrement par rapport aux contrats commerciaux à long terme et à la promotion du marché à moyen terme. Et ce de manière à instaurer un équilibre entre l'offre et la demande. R. E.