Les citoyens, un peu partout à travers le pays, montent au créneau pour soulever le problème des malfaçons régulièrement constatées dans la réalisation des immeubles d'habitation et des structures annexes dans les cités résidentielles. Dénonçant le laxisme de l'administration et le laisser-aller des services techniques compétents, les locataires et les souscripteurs s'impliquent directement pour défendre leur droit à des logements de qualité qui répondraient aux normes les plus élémentaires en matière de sécurité. Malgré les promesses et les professions de foi des responsables du secteur suite aux bilans catastrophiques des séismes qui ont touché des villes comme Boumerdès ou Aïn Témouchent et les procès tonitruants ayant suivi l'amer constat, on continue apparemment de naviguer à vue dans un domaine où l'on n'a, en principe, aucun droit à l'erreur. Décidément, les entrepreneurs indélicats continuent de sévir et le suivi des travaux laisse toujours à désirer. Comme partout à travers le territoire national, de nouveaux acquéreurs de logements sociaux à Oran viennent encore une fois de mettre le doigt sur la plaie. «Nous n'arrêtons pas de bricoler depuis notre installation. Tout est à refaire ! Je ne sais pas pour ce qui est du gros œuvre, mais pour le reste c'est du bâclage», s'insurge l'un des bénéficiaires des habitations en question. Les protestataires évoquent des canalisations d'eau potable qui fuient, des égouts qui débordent, des finitions expéditives, des travaux de VRD laissés en jachère, et s'interrogent sur la compétence des experts qui ont assuré le suivi et validé, ensuite, la réception du projet. Ils expriment aussi leurs craintes, amplement justifiées, quant à la stabilité des bâtiments et leur résistance en cas de secousse tellurique. Dans d'autres wilayas, les citoyens posent aussi le problème du non-respect des délais de réalisation et celui de la spéculation qui entoure les projets de promotion immobilière. D'énormes retards affectent tous les chantiers lancés ces dernières années. L'administration publique et les opérateurs s'accordent sur ce constat mais tardent à apporter la solution idoine à cette pénalisante situation. Toutes formules confondues, les logements sont livrés avec parcimonie. Les souscripteurs sont à bout de patience. Les promoteurs peinent à honorer leurs contrats. Les pouvoirs publics apparaissent comme dépassés. Et, seul le citoyen paie tous les pots cassés. Réévaluation répétée du prix du mètre carré à l'achat, douteuse qualité du produit fini, mauvais cadre de vie sont, entre autres, autant de contraintes et de désagréments subis. On doit impérativement instaurer un peu de discipline dans cette filière du BTPH qui est manifestement gangrenée par des pratiques contraires à la loi. On doit intensifier les contrôles, mettre plus de rigueur dans le suivi des travaux et sanctionner sévèrement les contrevenants. Un devoir de moralisation du secteur pour prévenir des hécatombes comme celle de Boumerdès. Des milliers, voire des millions, de vies humaines sont en jeu. K. A.