Les diabétiques non assurés sociaux n'en finissent pas de subir le «diktat» des agents du service social dans un grand nombre d'APC à travers le pays. «Certains malades attendent parfois jusqu'à une année pour avoir leur carte», dénonce le président de l'Association des personnes diabétiques de la wilaya d'Alger, Fayçal Ouhada. Notre interlocuteur parle de cette carte qui permet aux non assurés sociaux d'accéder gratuitement aux soins et aux médicaments. «C'est le calvaire pour les malades et pour nous [les responsables de l'association]. Plusieurs fois, nous nous retrouvons dans l'obligation d'intervenir par tous les moyens pour faire avancer les choses…» confie-t-il. Des malades confirment cette situation et parlent de «lenteurs» à la fois au niveau du service social de la commune et niveau de la DAS (Direction de l'action sociale) dépendant du ministère de la Solidarité nationale, de la Famille et de la Communauté algérienne à l'étranger. «Les agents du service social nous disent qu'ils attendent une réponse de ceux de la DAS et ces derniers rejettent la responsabilité sur les premiers. Nous ne savons pas trop où se situent les failles», affirment, résignés, deux malades de la commune de Baraki. «Il faut voir dans quel état ces malades arrivent au siège de l'association, nous donnant presque l'ordre de leur ramener cette carte ou les médicaments dont ils ont besoin. Malheureusement, nous ne disposons pas toujours de ces médicaments. Nous sommes une association et nous ne recevons ces produits que par intermittence. C'est selon la bonne volonté des laboratoires et des bienfaiteurs… mais comment faire comprendre cela aux malades ?» se plaint le président de l'association. Et ce dernier d'attirer l'attention sur les conséquences de ces lenteurs : «Privés de médicaments, les malades risquent des complications qui pourront aller jusqu'à l'amputation, la cécité… Je lance un appel aux 57 communes de la wilaya d'Alger pour régler ce problème.» L'autre problème posé par Fayçal Ouhada concerne les enfants diabétiques. Il y en a 5 000 au niveau national, dont 300 à Alger. Certains de ces enfants rencontrent des difficultés pour le contrôle de leur glycémie… et, de façon générale, la prise en charge de leur maladie. «Je lance un appel aux ministères de la Santé et de l'Education pour installer dans les écoles primaires, CEM et lycées un médecin qui sera en contact permanent avec les enfants diabétiques.» Un autre appel est adressé aux ministères du Travail et de la Solidarité nationale pour mettre à la disposition de ces enfants des pompes à insuline. «Je sais qu'elles sont chères mais il faut faire un effort pour le bien-être de ces enfants. Je ne demande pas à ce qu'elles soient disponibles pour tous les diabétiques mais seulement pour les enfants», dira-t-il. Le président de l'Association des personnes diabétiques de la wilaya d'Alger rappelle qu'il y a 24,5 millions de diabétiques au Moyen-Orient et en Afrique du Nord. 70% sont de type 2. Les statistiques de l'OMS indiquent que ces chiffres sont appelés à doubler à l'horizon 2025. Aussi, 50 millions de non-voyants sont recensés à travers le monde. 9/10e dans les pays en voie de développement. La première cause de cette cécité est le diabète. D'autres chiffres indiquent qu'en Algérie 25% des diabétiques sont âgés de moins de 40 ans. Des chiffres qui appellent au renforcement des actions de prévention. Pour rappel, l'Association des personnes diabétiques de la wilaya d'Alger prévoit des journées d'information sur cette maladie tous les premiers lundis du mois. Cela en collaboration avec l'APC de Belouizdad et la Maison des diabétiques Les Anassers-Hamma. K. M.