Les Etats-Unis veulent relancer le processus de paix au Proche-Orient. Le président palestinien Mahmoud Abbas est invité à Washington en mai dans l'espoir de lancer des négociations indirectes entre Palestiniens et Israéliens. Le chef du gouvernement israélien Benyamin Netanyahu pourrait être invité lui aussi à la Maison-Blanche. Ces rencontres pourraient lancer officiellement les négociations indirectes, dites de «proximité». De son côté, l'émissaire américain pour le Proche-Orient, George Mitchell, a affirmé que ses entretiens durant sa tournée, le week-end dernier, avec les dirigeants israéliens et palestiniens avaient été «productifs et positifs». Cependant aucune percée notable n'est perceptible sur le terrain. Mitchell est censé revenir dans la région début mai. Côté palestinien, on reste sceptique quant à la perspective de relance de négociations qui brillent par leur inefficience. «Nous parviendrons au point où les négociations pourront être lancées immédiatement quand la colonisation aura cessé à El Qods et en Cisjordanie», dira le négociateur palestinien Saeb Erakat. «Israël essaie de convaincre la communauté internationale qu'il a accepté des négociations mais, en réalité, ce sont le gouvernement israélien et ses actions qui entravent les pourparlers», souligne le négociateur palestinien. Pour les observateurs, cette propension à vouloir relancer un processus moribond entre dans la perspective d'une action contre le triangle Téhéran-Damas-Hezbollah. Devant l'impossibilité de relancer des négociations de paix directes interrompues depuis fin 2008, les Etats-Unis avaient obtenu des Palestiniens et des Israéliens de participer à des pourparlers indirects par l'intermédiaire de l'émissaire Mitchell. Mais ces pourparlers n'ont même pas démarré. La raison : l'annonce au même moment par la partie israélienne d'un projet immobilier de colonisation juive à El Qods occupée. Ainsi, après 17 années de négociations infructueuses, la situation est aussi insurmontable. L'Etat hébreu, avec la bénédiction des Américains et des Européens, est intransigeant sur les dossiers clés : El Qods, le sort des colonies illégales, les frontières d'un futur Etat palestinien viable et le droit légitime au retour des réfugiés. M. B.