L'entraîneur de l'Inter, Jose Mourinho, entretient des rapports compliqués avec le FC Barcelone -mélange d'amour, de rivalité et de polémiques, qu'il défie au Camp Nou demain en demi-finale retour de la Ligue des champions, fort d'une belle victoire à l'aller (3-1) à Milan. Avant de devenir une star, le Portugais avait été un anonyme entraîneur adjoint au Barça de 1996 à 2000. Depuis, devenu le «Special One», ses retrouvailles avec le grand club catalan ne sont jamais banales. Adjoint et interprète de Bobby Robson au Sporting Portugal puis au FC Porto, «Mou» arrive en Catalogne en 1996 lorsque l'Anglais est engagé par le Barça. Studieux, il apprend beaucoup auprès du respecté technicien tout en se nourrissant abondamment des principes de l'école du Barça. Lorsque Robson s'en va après un succès en Coupe des coupes (1997), il décide de rester auprès du nouvel entraîneur, Louis Van Gaal. Avec le Néerlandais, issu d'une autre école de jeu prestigieuse, celle de l'Ajax, il continue d'apprendre tout en contribuant à l'éclosion de plusieurs talents du Barça, comme Xavi ou Iniesta. Devenu star à Chelsea, Mourinho retrouve le Barça deux années de suite en huitièmes de finale de la C1. En 2005, les Catalans gagnent 2-1 à l'aller au Camp Nou. Mourinho proteste, assurant que l'arbitre Anders Frisk et son homologue Frank Rijkaard se sont entretenus à la mi-temps, ce qui aurait favorisé le Barça en seconde période. A la suite de cette accusation, Frisk reçoit des menaces de mort et arrête sa carrière. Mourinho est suspendu deux matches et le chef des arbitres à l'UEFA, Volker Roth, le qualifie d'«ennemi du football». Mais au retour, son équipe l'emporte 4-2. Le Barça prend sa revanche : 1-1 à Londres, puis succès 1-0 à Barcelone. Cette saison, l'Inter et le Barça se sont affrontés en poules (0-0 à Milan, 2-0 à Barcelone) sans que cela ne déclenche la moindre polémique. Il est vrai que l'enjeu est sans comparaison avec la demi-finale d'aujourd'hui. Après le succès à San Siro (3-1) il y a une semaine, le Portugais a rendu hommage à l'adversaire : «Le Barça, c'est une école de football et de vie, où l'on grandit comme joueur et comme homme. Avez-vous déjà vu Xavi, Iniesta ou Messi faire quelque chose de mal en dehors du terrain ?» Mais lorsqu'on a demandé au Portugais s'il comprenait pourquoi les Catalans avaient été mécontents de l'arbitrage de son compatriote Olegario Benquerenca, il a répondu : «Peut-être les Barcelonais voudraient-ils être toujours arbitrés par Ovrebo ?» en référence à l'arbitre norvégien qui, l'année dernière, lors de la demi-finale retour entre Chelsea et le Barça (1-1), avait commis plusieurs erreurs contribuant à l'élimination du club londonien. Chassez le naturel...