La formation, la sensibilisation et la coordination entre les secteurs concernés sont nécessaires pour faire face à une éventuelle contamination chimique, a souligné, hier à Alger, le directeur central des services de santé militaire au ministère de la Défense nationale (ANP), le général Bendjelloul Abdelkader. «L'Algérie, à l'instar d'autres pays, est interpellée par l'ampleur des dégâts provoquées par les catastrophes chimiques, notamment industrielles», a-t-il indiqué, à l'ouverture d'un séminaire national sur l'assistance médicale en cas de contamination chimique en temps de paix ou de guerre. Ce séminaire vise notamment à imprégner les structures nationales concernées des procédures de prévention, d'intervention et de gestion des incidents chimiques, à faire connaître le dispositif opérationnel mis en place et à traiter les aspects relatifs à la mise en œuvre d'une stratégie nationale commune en matière d'assistance et de protection médicale de la population, a-t-il précisé. Il s'agit également de consolider et de développer les relations de coopération, de coordination et d'interopérabilité entre les secteurs concernés et, enfin, d'apprendre à mieux travailler ensemble, a ajouté l'intervenant. Le général Bendjelloul a relevé aussi que cette rencontre est l'occasion d'analyser les multiples actions en matière d'assistance et de gestion des risques chimiques, et de définir un espace de coopération visant «une meilleure coordination des efforts à consentir en la matière». «Il est nécessaire d'évoquer les dégâts humains, économiques et environnementaux engendrés par ce genre de catastrophes», a-t-il ajouté, appelant à cet effet à «œuvrer ensemble à la préparation et à la mise en place d'un plan d'action afin de réduire les conséquences induites par ce types d'événements». Il a en outre estimé nécessaire une «réflexion approfondie devant aboutir à l'intervention des différents acteurs, à l'adoption d'une stratégie de formation commune, à la multiplication des exercices et des échanges d'informations, ainsi qu'à la sensibilisation de la population». Face au contexte géopolitique actuel, «il est indéniable que le risque de contamination chimique n'est pas circonscrit uniquement dans des accidents industriels», a fait savoir le général Bendjelloul, précisant qu'il pourrait également s'agir d'attaques terroristes. Il a évoqué à cet effet l'attentat perpétré à Tokyo en 1995, duquel, a-t-il dit, «il faut tirer les enseignements en matière d'expérience, de formation, de secours et de gestion de telles situations». «L'acte terroriste est un risque contre lequel il faudrait se prémunir par une préparation efficiente et une action commune des différents acteurs, car il cherchera toujours, à travers des opérations spectaculaires, une déstabilisation collectives entraînant une désorganisation de la société», a-t-il expliqué. Il a ajouté également qu'«il nous appartient d'estimer la menace dans le temps et dans l'espace, d'apprécier le risque d'un tel danger et de nous doter de moyens humains et matériels pour permettre la préservation sécuritaire des personnes, par l'assistance la prise en charge et la gestion du danger qui nous guette». «Ces enseignements nous interpellent sur la nécessité de réfléchir sur notre niveau d'information, de préparation et de formation», a-t-il dit. Ce séminaire de deux jours est l'occasion d'analyser les multiples actions en matière d'assistance et de gestion des risques chimiques. Des représentants de l'ANP, de la Protection civile, de la DGSN ainsi que du ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière y prennent part. R. I.