Près de 17 000 entreprises économiques, plus exactement 16 908, sont conventionnées avec des établissements de santé, dans différentes wilayas du pays, pour un suivi médical régulier des employés. Et pas seulement, puisqu'il s'agit de donner des conseils et des orientations pour l'amélioration des conditions de travail. C'est le ministre du Travail, de l'Emploi et de la Sécurité sociale, Tayeb Louh, qui a donné ce chiffre, hier, en marge de la Journée mondiale de la santé et de la sécurité au travail, ayant lieu au siège même du ministère. Une journée placée sous le thème «Risques émergents et nouvelles formes de prévention dans un monde du travail en mutation». M. Tayeb Louh rappelle que l'Algérie fête cette journée depuis 2003 et qu'elle a signé toutes les conventions en relation avec cette question primordiale pour l'avenir des travailleurs à travers le monde. Selon le ministre, ces conventions sont en adéquation avec la législation nationale en vigueur et leur application ne pose donc pas de problèmes. Et pourtant, si l'on en juge par leur application sur le terrain, il y a beaucoup de choses à dire, notamment dans le secteur de la construction. Interpellé sur ce problème, le ministre confirme ce constat et affirme que les accidents du travail dans le bâtiment et les travaux publics posent toujours problème. Mis à part ce secteur, la situation est «stable» depuis 2005, selon ses dires. «Je n'ai pas de chiffres mais je vous rassure que la situation est stable depuis 2005» dit-il, non sans insister, à l'adresse des employeurs, pour qu'ils appliquent sérieusement les textes de loi, intègrent la médecine du travail… et aillent vers ce que le Bureau international du travail (BIT) appelle «le travail décent». Par ailleurs, indique le ministre, une opération de modernisation de l'inspection du travail est en cours pour lui donner de meilleurs moyens de contrôle. Aussi, révèle-t-il, des subventions sont-elles accordées par la CNAS à des organismes de prévention, à l'exemple de l'Institut national du travail (INT), de l'Institut national de la prévention des risques professionnels (INPRP)… et de l'OPREBATH pour les aider dans leur travail de prévention. Des choses ont été faites mais il reste beaucoup à faire pour arriver à de meilleurs résultats. En effet, la médecine du travail n'est pas obligatoire dans les entreprises. «C'est aux entreprises de nous solliciter», affirme une femme médecin du travail dans le secteur sanitaire de Rouiba. Côté entreprises, ces dernières ne sont pas nombreuses à solliciter ces prestations. La raison première en est que ces dernières sont payantes. K. M.