Photo : Riad Par Abderrahmane Semmar «Il faut qu'il y ait beaucoup plus de passerelles entre l'université et l'entreprise», c'est en ces termes que le recteur de l'Université des sciences et de la technologie Houari Boumediene (USTHB), le professeur Benali Benzaghou, a tenu à présenter le forum Université/entreprises qui a ouvert ses portes hier au village universitaire de l'USTHB. Considéré comme un espace favorable aux échanges et à la coopération entre l'université et l'entreprise, ce forum a pu drainer de nombreuses entreprises, publiques ou privées, à l'image de Naftal, de la Société Générale et d'autres encore. Ainsi, une fois n'est pas coutume, les étudiants de l'USTHB ont eu l'occasion de se «frotter» au monde du travail en découvrant les stands de ces entreprises. Ces dernières n'ont guère caché leur volonté de recruter du sang neuf parmi ces étudiants. Pour cela, certaines d'entre elles ont carrément signé des conventions de partenariat avec l'USTHB. Il en est ainsi de la SEAAL et de DEISA, une entreprise espagnole, qui ont profité de ce forum pour officialiser leur partenariat avec l'USTHB. L'objectif d'une telle coopération, explique le professeur Benali Benzaghou, est d'associer les entreprises à la définition des projets de recherche des étudiants et ce, afin que ces derniers orientent leur formation en fonction des besoins du marché du travail. De plus, dans le cadre de ces conventions, ces entreprises ouvriront leurs portes aux étudiants de l'USTHB demandeurs de stage. D'autre part, l'université est encore allée plus loin pour séduire les entreprises. Et pour cause, elle leur propose carrément une post-graduation spécialisée. Il s'agit d'un diplôme de master ou de doctorat qui s'adapte aux besoins de l'entreprise, laquelle peut, elle-même, demander à l'université telle ou telle formation. Sur un autre registre, l'USTHB s'est dotée récemment d'une cellule de stage dans chaque faculté, une cellule de valorisation de la recherche scientifique qui active pour mettre en contact les chercheurs de l'université avec les entreprises et les laboratoires privés. Un observatoire de l'insertion des nouveaux diplômés a aussi été mis en place pour une vision globale du devenir de ces diplômés. Ainsi, l'USTHB qui compte 80% de la graduation dans le système LMD, dont 1 632 étudiants en magister et 1 132 en doctorat, cherche à développer davantage sa coopération avec le monde professionnel. Cela dit, toutes les conventions signées jusque-là avec des filiales de Sonatrach, Cosider ou Cevital, n'ont, semble-t-il, pas permis aux étudiants de décrocher quoi que ce soit de concret. «Lorsqu'on frappe aux portes de ces entreprises, ils n'acceptent même pas de nous accueillir. Quand on s'adresse à leurs départements de formation, ils nous disent carrément que ces conventions sont caduques. Dès lors, on ne comprend même pas à quoi servent ces conventions», se lamentent de nombreux étudiants venus découvrir ce forum. C'est dire enfin si l'effet d'annonce prime souvent sur l'intérêt pédagogique et économique lors de la mise en place de ces partenariats.