De notre correspondant à Aïn Defla Madani Azzeddine Le rôle de la presse est très important et personne ne peut imaginer un pays sans celle-ci, d'autant qu'elle permet de véhiculer l'information dans toutes les directions et d'accompagner les citoyens dans leur vie quotidienne. A travers le temps, beaucoup de nouvelles techniques ont été introduites dans ce domaine en matière de moyens matériels et humains. Le développement technologique a contribué énormément à l'amélioration des conditions de l'exercice de la profession, laquelle a vu le passage du journalisme généraliste à celui spécialisé. C'est ainsi que la production journalistique est remise aux citoyens dans une nouvelle forme très améliorée par rapport aux années précédentes, et de nombreux journalistes arrivent maintenant à se spécialiser davantage et à enrichir leurs écrits. Cette spécialisation a eu un effet positif puisqu'elle facilite au journaliste de s'étaler davantage dans un seul volet et de devenir efficace et doué dans la transmission de l'information. L'apparition du journalisme scientifique a eu également un effet plus que positif sur la population en plus du fait qu'il facilite le traitement des informations liées aux différentes sciences. Un journaliste scientifique arrive donc à intervenir dans l'environnement, dans le développement social et dans bien d'autres domaines et permet donc de cultiver les différentes générations et de faciliter la production de l'information. Certes, les moyens et les nouvelles technologies ont contribué dans le développement de ce secteur. La qualité de l'information a vu, quant à elle, de nouvelles transformations, ce qui a obligé de nombreux citoyens à s'interroger sur la nature de nombreux articles. En plus de ces transformations, il est sûr que personne ne peut nier aujourd'hui que tout a changé dans le domaine de la presse depuis quelques années ; le 4e pouvoir ne l'est plus, semble-t-il, selon de nombreux citoyens qui constatent que la presse est inefficace dans certains cas et n'arrive pas à jouer convenablement son rôle. Toujours selon ces citoyens, rien n'est plus comme avant puisqu'il existe un certain recul chez de nombreux éditeurs en matière de réaction vis-à-vis des événements vécus. «Nous ne comprenons pas l'attitude de certains titres de journaux, qui n'arrivent plus à accomplir leur fonction comme le stipulent les règles de la pratique journalistique», dira Mohamed qui ajoutera que certains titres déshonorent la profession puisqu'ils ne pensent qu'à engranger beaucoup d'argent et épauler «certaines parties». D'après notre interlocuteur, la nature de l'information véhiculée actuellement dans divers journaux est très dangereuse et représente un danger pour les différentes tranches de la société, en particulier la jeunesse. «Il est des titres qui n'arrivent plus à élever le niveau de la qualité de l'information puisqu'ils parlent beaucoup plus d'affaires de viols, d'agressions et focalisent sur l'information liée à la sexualité afin d'avoir de nombreux lecteurs et de profiter en matière de rentabilité financière», lancera un autre citoyen qui trouve honteux de lire certains articles figurant dans des titres quotidiens. Dans ce même cadre, de nombreux citoyens constatent que la presse n'est plus comme avant lorsqu'elle influait dans le bon sens et accomplissait sa mission conformément aux règles de déontologie. De nombreux articles reflétant les souffrances de la population sont publiés mais ne contribuent en rien à l'amélioration de ses conditions de vie. Selon Khaled, il est surprenant que personne ne réagisse après la publication d'un article, comme si la presse ne fait plus peur comme elle le faisait avant. Par ailleurs, d'autres citoyens pensent que la presse doit changer de mode de travail et garantir une information crédible d'autant que, d'après eux, certains journalistes et reporters au niveau local commettent beaucoup d'erreurs à cause du manque de formation et du niveau d'instruction de certains d'entre eux. «Il n'est pas normal de voir certains titres très médiocres, donnés par des correspondants alors qu'ils n'ont pas un niveau d'instruction leur permettant l'exercice de cette profession», dira Kader, avant d'ajouter que de nombreux jeunes titulaires de licence en journalisme et autres spécialités sont au chômage alors que d'autres, sans aucun niveau, sont recrutés en tant que pigistes. Ces derniers ont pris l'habitude de reprendre les articles d'autres journalistes sans en avoir l'autorisation. Il est même arrivé, selon un ancien journaliste, qu'un pigiste reprenne intégralement l'article d'un tiers sans en changer le titre. C'est pour cela que des citoyens disent que la crédibilité d'un journal passe par celle de ses journalistes et correspondants. «Au niveau régional, le correspondant est vite classé par la population comme étant professionnel, honnête ou pas, d'autant qu'il fait partie de cette même population et son comportement vis-à-vis de l'information et des préoccupations des citoyens est rapidement jugé», précisera Toufik avant de poursuivre que les éditeurs sont aujourd'hui appelés à durcir les modalités de recrutement dans le but de barrer la route à ceux qui utilisent la profession à des fins personnelles et usent de tous les moyens pour bénéficier des avantages. Le silence total est, d'ailleurs, pour cette catégorie de journalistes, monnaie courante. En somme, la population voit d'un mauvais œil la presse depuis que certains titres n'accordent plus d'importance à leur personnel et permettent à des personnes sans aucun niveau d'instruction, exercer cette profession noble pour laquelle de nombreux journalistes très réputés ont donné leur vie. En attendant que la situation s'améliore, bon nombre de citoyens comptent voir émerger une presse libre, plus professionnelle, capable de jouer son rôle convenablement.