La commémoration de la date du 3 mai a-t-elle aujourd'hui un sens ? La journée de la liberté de la presse est «fêtée» chaque année en Algérie. Un lot de «festivités» est «improvisé» pour l'occasion. Des «activités» qui rappèlent que les uns et les autres tiennent au «libre» exercice de la fonction de journaliste, à la liberté d'expression et à l'éthique journalistique. Mais qu'en est-il réellement ? A la veille de cette journée, quelques responsables du gouvernement ou ceux des parties représentés à l'APN, du moins ceux ayant un certain «poids» pour «légiférer», rendent public des déclarations pour afficher leur soutien à la liberté d'expression. Ils insistent notamment sur la nécessité d'améliorer les conditions socio-économiques des professionnels des médias. Dans la foulée, les titres de la presse publique ou privée publient des dossiers allant dans le même sens. Des journalistes signent des papiers dans lesquels ils expriment leurs opinions. Le tout y est. En l'espace de quelques jours seulement, les lecteurs ou auditeurs auront l'impression que les choses évoluent normalement, c'est-à-dire que le combat pour une meilleure prise en charge de la liberté d'expression est toujours mené, ou du moins tend à s'inscrire dans cette logique. Mais cela ne dure, malheureusement et souvent, que le temps de la fin de ces «festivités». Aussitôt ces déclarations ou dossiers consommés, la situation retrouve sa «normalité». Les journaux se débattent dans leurs problèmes, financiers ou autres, et les journalistes retrouvent la misère sociale et la morosité éditoriale qui caractérise leur fonction ces derniers temps. Et aussitôt cette date du 3 mai passée, on n'en reparle plus. D'un côté, les uns replongent dans leur quête de faire survivre leur entreprise ou de réaliser une meilleure plus-value financière, c'est selon, de l'autre, les journalistes tentent de trouver des subterfuges pour «arrondir» leurs fins de mois. Le tout au détriment de principes défendus durant quelques jours. Si la responsabilité des autorités publiques est bien sûr entière, il n'en demeure pas moins que les gens de la corporation participent, d'une manière ou d'une autre, à cette «déliquescence». Le débat autour de la nécessité d'organiser la profession n'est à l'ordre du jour qu'à l'occasion d'un licenciement d'un confrère ou d'une consoeur. Dès que l'effervescence s'estampe, le débat s'éclipse. Ces «apparitions» sporadiques, à l'occasion d'un licenciement ou de la commémoration de la journée de la liberté de la presse, ne peuvent en aucune manière peser dans l'équation. Le combat doit être continu et sans halte. Sinon, ça ne sera que de la commémoration festive... A. A.