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Avons-nous jamais eu une presse ?
Après la censure politique, la mainmise financière
Publié dans La Tribune le 02 - 05 - 2010


Les plus de quarante ans ont encore en mémoire l'époque où l'information était entièrement et exclusivement entre les mains du pouvoir militaro-politique, c'était d'ailleurs le seul pouvoir qui régentait tout et tous. Il avait barre sur les quelques organes de presse, l'unique télévision (qui l'est toujours du reste) et l'unique radio (qui, elle, a fait des petits depuis). En fait, ce que rapportait la presse sous cette chape de plomb tenait plus de la désinformation que de l'information. Censure et autocensure étaient les compagnes de tous les jours des journalistes. Dame Anastasie veillait au grain et rien qui pouvait déplaire aux responsables, quelle que soit leur fonction, rang ou grade, ne passait. On se souvient de ces petites pointes vengeresses qu'on jetait sous cape contre ce journal qui ne servait qu'à emballer les sardines et/ou essuyer les vitres. Il y avait d'ailleurs cette petite blague qui parlait de ce vendeur de sardines tempêtant et pestant contre ce journal «capable de porter autant de mensonges, mais se déchirait sous le poids d'un petit kilo de sardines». Après les manifestations d'octobre 1988, une brèche a été aménagée dans le système pour soulager la pression. Le pouvoir encourage, soutient même la naissance d'une presse privée. Des titres fondés par d'anciens journalistes de la presse publique bénéficient d'aides financières, d'exonération d'impôts pour une durée de cinq ans, de facilitations pour l'achat de véhicules et de matériels… Mais l'ouverture démocratique ne veut pas dire démocratie. Les imprimeries sont toujours entre les mains de l'Etat et des comités de lecture, euphémisme de police politique y veillent. Dame Anastasie est encore là, avec ces ciseaux. L'information et la presse sont toujours sous contrôle. Qu'à cela ne tienne. Le bout de liberté accordé sera utilisé pour en arracher chaque jour un peu plus. Assassinats, menaces et suspension de journaux sera le prix à payer pour desserrer un tantinet le carcan. Et quand il le sera, que les comités de lecture disparaîtront, que les journalistes se sentiront un peu plus libre de dire, certains patrons ne trouveront pas mieux que de monnayer, au sens littéral du terme, ce nouveau pouvoir que l'Etat leur a accordé pour aménager une soupape de soulagement et une vitrine démocratique. Les règlements de comptes par titres interposés ne tarderont pas à fleurir. Mises au point et droits de réponse de personnes dont la vie privée a été étalée et qui ont été livrées à l'opinion publique, sont mis sous le boisseau par des titres qu'on dit professionnels. Des directeurs iront jusqu'à s'insulter comme des charretiers à travers leurs journaux. Et le lecteur dans tout ça ? On pense pour lui et on décide de ce qui l'intéresse…de toute façon l'information est d'abord classée, traitée ou non, selon ce qu'elle rapportera au journal, comme gain ou problèmes. Dès lors, l'argent prend le pouvoir. Annonceurs et bailleurs de fonds feront, et font toujours, la pluie et le beau temps. De moyen d'être la publicité devient la raison d'être des journaux privés. Pour les journalistes, des cadeaux et des voyages suffiront pour taire l'hypothétique conscience professionnelle. Et ça marche tant et si bien que le politique n'a plus besoin de jouer au gros bras et venir avec ses gros sabots menacer les journaux. Il lui suffit de taper là où ça fait le plus mal, et dans le respect total de la loi : au portefeuille. Un redressement fiscal par ci, une ardoise d'impayés par là, et le tour est joué, tout le monde entre dans le rang. Comme le chante si justement Aït Menguellet, les chaînes n'ont en fait jamais disparu, elles ont seulement été remplacées par des attaches moins visibles, mais bien plus solides. H. G.

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