Photo : Lemili Par Karima Mokrani Une seule fourrière canine existe dans toute l'Algérie. Elle se trouve à El Harrach, à l'est d'Alger. La fourrière marche bien mais, évidemment, elle ne peut accueillir tous les chats et chiens qui errent dans les quatre coins du pays. Les animaux enragés se trouvent donc libres dans la nature. Ils sont en contact avec les humains. Voilà qui explique la présence de rage humaine dans notre pays. Avec une moyenne de 20 cas de décès par an sur plus de 80 000 morsures de chat ou de chien. Un total de 392 personnes en sont mortes depuis 1992. La wilaya de Tizi Ouzou vient en première position avec 10 morts (en 2006), suivie de Chlef (8 décès), Sétif (8), Alger (7) et Oran (7). Les pouvoirs publics traînent à prendre des mesures efficaces de lutte contre ce phénomène, un véritable problème de santé publique. Ni création de nouvelles fourrières canines ni campagnes d'abattage des animaux errants. Pourquoi? La question demeure sans réponse. Pour le moment, seules les campagnes de vaccination aident à prévenir cette maladie mortelle. Et encore ! Pour cause, elles restent limitées dans le temps et dans l'espace. Et seuls les animaux «suspectés» sont menés chez le vétérinaire pour les soins nécessaires. A ce propos, devrions-nous signaler, les animaux errants ne sont pas les seuls à avoir entraîné la mort de personnes. Ceux dits domestiques en étaient aussi responsables. En témoignent les chiffres de l'année dernière: «Sur 20 décès enregistrés durant l'année, 11 personnes ont été mordues par des chats ou des chiens domestiques.» La morsure d'un petit chien ou d'un petit chat peut aussi être fatale. «L'année dernière [2007], un enfant de Relizane, âgé de 13 ans, a été mordu par un petit chien. L'enfant a succombé à la morsure», rapporte le Dr Djamel Slimi du ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière. Rappelons que la rage est une maladie virale qui s'attaque au système nerveux central des animaux à sang chaud. La rage se transmet à l'homme par la salive du chien ou du chat enragé. Une fois introduit dans le corps de l'animal ou de l'homme, le virus se propage par la voie des nerfs pour atteindre le cerveau où il se multiplie rapidement. Le coût du traitement post-exposition (sérovaccination antirabique) s'est élevé, l'année dernière, à plus de 246 millions de dinars.