Photo : M. Rahmani De notre correspondant à Annaba Mohamed Rahmani La fête du 1er Mai a été hier un peu spéciale au complexe sidérurgique d'El Hadjar qui avait reçu une délégation de parlementaires et d'élus locaux menés par Mme Louisa Hanoune, venus participer à la cérémonie marquant les festivités de cette journée. La secrétaire générale du Parti des travailleurs, accompagnée du secrétaire général du syndicat de l'entreprise ArcelorMittal, a fait le tour des unités et ateliers de l'usine pour s'informer de la situation auprès des travailleurs qui, il faut le signaler, lui ont réservé un accueil des plus chaleureux. Dans le haut fourneau n°2, Mme Hanoune s'est longuement entretenue avec les travailleurs qui lui ont présenté leur unité avant de la piloter à travers les différents ateliers qui la composent. Dans le laminoir à froid, les ouvriers qui se sont rassemblés pour l'applaudir à son arrivée l'ont conduite à travers les installations s'étendant sur près d'un demi-kilomètre pour lui expliquer avec force détails tout le process de fabrication. Puis ce fut la tuberie sans soudure où le Français Vincent Bateux, directeur de cette unité lui a fait visiter toutes les installations. Louisa Hanoune qui était visiblement dans son élément au milieu des travailleurs dont le parti qu'elle dirige se fait le défenseur attitré s'intéressait à tout et écoutait surtout les travailleurs qui lui exposaient les problèmes de leurs unités respectives. Ce qui revient sans cesse dans les discussions entre la secrétaire générale du PT et les travailleurs est cette tendance de la direction du complexe à retarder le plan d'investissement global 2010/2014 que devait enclencher l'employeur pour le renouvellement et la modernisation des installations au sein du complexe. Le syndicat qui ne cesse de harceler la DG à ce propos affirme que celle-ci est responsable du pourrissement puisqu'elle repousse à chaque fois les échéances, espérant atteindre la date fatidique de la mi-octobre 2011 qui verra l'accord de partenariat prendre fin. A la tuberie sans soudure, le problème qui se pose avec acuité et menace les postes d'emploi de quelque 400 travailleurs est l'absence d'un plan de charge conséquent. Celui en cours sera achevé dans une semaine au-delà de laquelle tout s'arrêtera. A ces questions que la Tribune a posées la chef du Parti des travailleurs, celle-ci a répondu que l'Algérie de 2010 n'est pas celle de 2000 ou de 2001, qu'il y a une nouvelle orientation économique, que les louvoiements et les attentes ne servent à rien, et que l'Etat doit jouer son rôle. «Nous appelons à la nationalisation pure et simple, ce sont nos ouvriers qui travaillent, le savoir-faire est algérien, la technique est algérienne, lance-t-elle, nous pouvons prendre en main ce complexe par nous-mêmes. Ce complexe est le fleuron de l'industrie algérienne, c'est ça l'après-pétrole et il s'agit pour nous tous de faire en sorte que nous puissions changer les choses en nous réappropriant ce qui au départ était à nous.» Pour la tuberie sans soudure qui risque de fermer, elle affirme que la préférence nationale doit prévaloir, la Sonatrach devrait passer ses commandes auprès de cette unité et non auprès des entreprises chinoises. Pour illustrer ses propos, elle citera en exemple la SNVI qui a vu son plan de charge s'améliorer par le fait que 27 entreprises de transport seront créées et que celles-ci s'approvisionneront auprès de cette entreprise. «Beaucoup de ministères le font déjà, ils préfèrent la production nationale, d'autres ne le font pas encore mais ça viendra», ajoute-t-elle.