Photo : Zoheïr Par Ziad Abdelhadi Les grandes entreprises nationales de construction seraient en partie responsables de la crise qui sévit sur le marché du ciment. C'est en tout cas l'opinion du ministre de l'Habitat et de l'Urbanisme, Nourredine Moussa. Ce dernier a même déclaré à l'issue de sa tournée des stands du salon Batimatec 2010, qui a ouvert ses portes hier au palais des expositions des Pins maritimes (Alger), que les professionnels du secteur doivent changer leur mode opératoire dans la gestion de leur besoin en ciment. «Le gros de la troupe usent de pratiques qui créent la pénurie», a lancé le ministre. Et de poursuivre : «Au lieu de constituer leurs propres stocks, ils préfèrent s'approvisionner au jour le jour, ce qui rend la tâche difficile aux cimenteries.» Nourredine Moussa s'est aussi étonné que de grandes entreprises, très à l'aise financièrement, ne possèdent pas d'infrastructures de stockage. «Il serait nécessaire que leurs responsables revoient leur politique d'approvisionnement de leurs chantiers en ciment», a insisté Nourredine Moussa. Le ministre du gouvernement a néanmoins reconnu que l'arrêt de quelques cimenteries au premier trimestre de l'année en cours, pour des travaux de maintenance, a eu des répercussions négatives sur le marché du ciment. «Cette tension d'ordre technique s'est vite estompée par la remise en marche des usines de Chlef, Aïn Kebira (Sétif) et Zahana (Tlemcen)», a indiqué le ministre. Quant à l'hypothèse que la tension sur le ciment est due à la spéculation, le ministre a répondu : «Ça ne peut être le cas, dans la mesure où le ciment a une durée limitée de stockage qui ne saurait excéder trois mois.» Selon lui, cette supposée spéculation ne peut être endiguée que si une grande partie du ciment produit était livrée en vrac et non dans des sacs comme c'est le cas aujourd'hui. En effet, près de 80% de la production est conditionnée dans des sacs de 50 kg alors que cela devrait être le contraire. Toutefois, le ministre a toutefois rappelé : «C'est aux professionnels de revoir leur programme et leur mode d'approvisionnement (en vrac) s'ils ne veulent pas connaître de déficit dans l'approvisionnement de leurs chantiers». A propos de la deuxième opération d'importation de ciment décidée par le gouvernement, le ministre a signalé que cela va permettre le lancement des grands chantiers et aussi de faire baisser la tension sur ce matériau de construction. Il a aussi précisé au sujet des importations programmées qu'elles se font au rythme de 4 000 à 5 000 tonnes par mois compte tenu des capacités techniques de réception.Rappelons enfin que le ministre de l'Habitat était accompagné, lors de la tournée des stands du Batimatec 2010, par Mustapha Benbada, Abdelmadjid Sellal et Souad Bendjabellah, respectivement ministres de la PME, des Ressources en eau et ministre délégué auprès du ministère de l'enseignement supérieur et chargé de la recherche scientifique, où ils ont pris connaissance des nouvelles techniques de construction.