Le Front Polisario ne désarme pas. Il ne se passe pas un jour sans qu'il dénonce la dégradation de la situation des droits de l'Homme dans les territoires occupés et la nécessité de soutenir les citoyens sans défense livrés aux autorités occupantes. Le Front Polisario a appelé, une fois de plus samedi dernier, l'Organisation des Nations unies à imposer les «sanctions nécessaires» contre le Maroc pour «mettre fin à ses violations des droits de l'Homme au Sahara occidental». Dans une déclaration reprise par l'agence de presse sahraouie (SPS), le Front Polisario a réitéré, à l'issue de la réunion de son secrétariat national, sa revendication pour la mise en place d'un mécanisme onusien. Un mécanisme «efficace, capable d'assurer la protection des droits de l'Homme au Sahara occidental». Ce mécanisme devrait également être chargé de «surveiller et rapporter la situation des droits humains dans les territoires sous occupation marocaine dans l'attente d'une solution définitive du conflit», a encore revendiqué le Front Polisario. L'occasion pour lui de condamner aussi les «pratiques répressives» du Maroc contre les «manifestants pacifiques et défenseurs des droits humains sahraouis». Le Front Polisario a saisi cette occasion pour appeler à la libération du prisonnier politique sahraoui Yahya Mohamed Elhafed Iaaza, condamné à 15 ans de prison ferme, ainsi que tous ses compagnons croupissant encore dans les prisons marocaines. Il exhorte la communauté internationale à faire toute la lumière sur le sort de plus de 150 prisonniers de guerre, plus de 500 disparus depuis le début de l'occupation marocaine du Sahara occidental et une quinzaine de jeunes Sahraouis enlevés par les autorités marocaines en décembre 2005, ajoute SPS. Le Front Polisario a, par ailleurs, fait part de sa «préoccupation» quant à la position de la France concernant ce conflit. «L'obstination» de la France visant à «bloquer tout règlement pacifique du conflit du Sahara occidental» et à «protéger les violations flagrantes des droits de l'Homme dans les territoires occupés du pays» renseigne, selon le Front Polisario, sur la partialité du pays des «droits de l'Homme». Se disant «alarmé» par la position «unilatérale et contradictoire» de la France, le Front Polisario estime, en revanche, que Paris «doit jouer un rôle positif» dans la décolonisation du Sahara occidental pour «le bien des peuples de la région, de la paix, de la stabilité et d'une coopération fructueuse dans le Bassin méditerranéen». Rappelons que le président sahraoui, Mohamed Abdelaziz, avait accusé auparavant la France d'être responsable du conflit sahraoui depuis le retrait de l'Espagne en 1976, pour avoir encouragé, a-t-il dit, le Maroc et la Mauritanie à envahir le Sahara occidental. Il a également indiqué dans des déclarations à la presse que Paris «n'a jamais été aussi isolé au sein de l'ONU et de l'Union européenne», ajoutant qu'avec sa position de veto en tant que membre permanent du Conseil de sécurité, la France «est aujourd'hui responsable des violations des droits de l'Homme commises par le Maroc dans les territoires sahraouis occupés». G. H.