De notre correspondant à Tizi Ouzou Malik Boumati L'artiste kabyle Ali Amran entamera une tournée régionale le 15 mai dans plusieurs localités de Kabylie et dans la capitale. Au moins quinze concerts seront animés gratuitement dans certains chefs-lieux de daïra des wilayas de Tizi Ouzou et de Bouira à l'occasion de cette tournée qui prendra fin le 5 juin prochain. Selon l'artiste lui-même qui a animé lundi dernier un point de presse autour de cette tournée, l'idée d'une telle entreprise est née lors de ses prestations en juillet dernier dans quelques localités de la wilaya de Tizi Ouzou lors desquelles il a eu un écho extraordinaire de la part du public. «Je me suis dit que l'artiste doit aller vers le public là où il est, et n'a pas à attendre que le public vienne à lui», dira Ali Amran, toujours fidèle à sa timidité mais aussi à sa modestie et de préciser que «c'est presque un devoir que d'aller vers les gens, en plus du plaisir. C'est une forme de respect et de partage avec le public». Quand il a proposé cette idée aux directions de la culture au niveau des wilayas de Tizi Ouzou, de Bouira et de Béjaïa, l'artiste a eu l'accord des responsables des deux premières wilayas citées, alors que la direction de Béjaïa est restée indécise. D'ailleurs, dans cette wilaya, il n'y a qu'un seul concert de prévu et il se tiendra au sein de la maison de la culture de la ville, alors que pas moins de cinq galas sont prévus dans chacune des deux autres wilayas. Avec cette précision que les concerts qui seront donnés au niveau des chefs-lieux de wilaya ne seront pas gratuits, contrairement à ceux des localités et au sein des universités. Pour cette dernière institution, l'artiste a émis le vœu de se produire à l'université de Béjaïa et ne perd pas espoir d'aboutir, comme il ne perd pas espoir de programmer quelques galas en dehors du chef-lieu de cette wilaya. Pour Ali Amran qui animait la rencontre avec la presse avec son ami, Arezki Azzouz de la Chaîne II de la radio nationale, du point de vue artistique, «l'idée est de provoquer une émulation parmi les jeunes artistes», notamment ceux qui ont opté pour un style de musique différent de ce qui est en vogue aujourd'hui. «J'espère que cela va susciter un peu d'émulation, que cela ouvre des petites pistes pour les jeunes artistes», affirme l'auteur d'Akk'i d amur, son dernier album qui a connu un certain succès en Kabylie et dans la communauté nationale à l'étranger. Il est vrai que cette tournée est une première du genre en Algérie, notamment pour le choix des localités en dehors des chefs-lieux de wilaya et pour la gratuité. Ali Amran est conscient que ce n'est pas facile d'organiser des galas dans les localités notamment à cause de l'absence d'infrastructures adéquates mais il a une autre philosophie à ce sujet. «Il n'y a pas vraiment d'infrastructures culturelles dans la région mais ce n'est pas une raison pour ne rien faire», dira-t-il, tout fier d'avoir pu programmer des concerts, dont certains en plein air dans les localités de Aïn El Hammam, de Larba Nat Iraten, des Ouadhias et de Tizi Gheniff. D'un autre côté, Ali Amran n'exclut pas des concerts dans d'autres wilayas du pays, notamment Annaba, Oran, Djelfa et Sidi Bel Abbès, mais pour l'instant il préfère se concentrer sur cette première tournée régionale à l'issue de laquelle il sera probablement question d'un DVD et d'un CD en live. Surtout qu'«on ne sait jamais à l'avance si cela va marcher comme prévu», dira-t-il.