Au vingtième jour de leur grève de la faim, l'état de santé des enseignants contractuels est en dégradation totale. Hier matin, une enseignante a été évacuée en urgence vers l'hôpital Zmirli. Son état est jugé très critique par ses camarades déterminés à poursuivre le combat jusqu'à satisfaction de leurs revendications. En dépit de la répression qui s'est abattue sur eux, mercredi dernier, lors d'un rassemblement empêché par la police, les protestataires ne veulent pas baisser les bras. Dans un communiqué rendu public hier, le Conseil national des enseignants contractuels (CNEC), affilié au SNAPAP, a répondu au ministre de l'Education nationale, M. Boubekeur Benbouzid, qui a affirmé que «le concours nous est imposé par la loi et personne ne peut y déroger». «Du moment où M. Benbouzid n'est pas concerné par l'intégration, pourquoi ne détermine-t-il pas les responsabilités ?» s'est interrogé le CNEC qui a précisé que l'intégration des enseignants contractuels n'est pas en infraction avec la loi. A cet effet, le CNEC a rappelé que, durant l'année scolaire 2002-2003, les enseignants ayant exercé au titre de contractuels ou de suppléants (2001) ont été intégrés. En 2006, ajoute le communiqué, les enseignants en informatique ont été également intégrés. Alors que le ministère de tutelle a soumis l'intégration des enseignants contractuels à un concours de recrutement, les enseignants estiment que ce concours n'est pas crédible. Et pour cause : le ministère n'offre pas à tout le monde la possibilité de participer et de réussir au concours. Par ailleurs, le CNEC a dénoncé l'attitude de M. Benbouzid à l'égard des enseignants ayant organisé un rassemblement devant le ministère de l'Education et son refus d'ouvrir le dialogue avec les contestataires. Le ministre n'a pas manqué de tranquilliser les contractuels, tout en leur annonçant la bonne nouvelle, celle de leur comptabiliser toutes les années précédentes dans la retraite. Pour rappel, le ministre du secteur a souligné récemment que «les concours sont organisés conjointement avec la fonction publique. Le ministère de l'Education nationale ne fait que donner des postes budgétaires. Autrement dit, le concours nous est imposé par la loi et personne ne peut y déroger». M. Benbouzid a précisé, par ailleurs, que «les années de service sont bonifiées dans le concours et comptabilisées dans la retraite». Les déclarations de la tutelle ne semblent pas convaincre les enseignants contractuels. Une conférence de presse sera animée aujourd'hui par leurs représentants pour connaître la suite à donner à leur mouvement. C. B.