En faisant le choix de Crans-Montana pour la préparation de la sélection nationale au Mondial sud-africain, les responsables algériens ont légitimement cherché à assurer non seulement les meilleures conditions de préparation aux joueurs mais surtout celles idoines, en ce sens que le site retenu pour le stage des Verts, selon ce qui se dit, correspond à l'environnement auquel ils vont être confrontés en Afrique du Sud. Saadane, qui, sur le plan médical et scientifique, s'est adjoint des spécialistes, devrait, à l'issue des contrôles médicaux et des différentes évaluations physiques de chacun des éléments, tout connaître des joueurs qu'il a convoqués. Sur cet aspect précis et celui du choix du lieu de stage de la sélection nationale, nous avons pris attache avec le Pr H. Mehdioui, spécialiste en physiologie et exploration fonctionnelle au CHU Constantine. Il considère que «par le seul fait que les Verts vont évoluer dans des villes sud-africaines situées à 1 310 m (Polokwane) et 1 214 m (Thswane) d'altitude face respectivement à la Slovénie et l'Angleterre, il me paraît des plus logiques que la sélection nationale fasse une préparation dans des conditions adaptées ou immédiatement similaires. Crans-Montana est à 1 500 m. Le choix est donc des mieux indiqués sachant que, pour un footballeur, l'activité physique sur le terrain allie endurance et résistance, même si l'endurance est prédominante… un footballeur parcourant en moyenne entre 10 et 13 km au cours d'un match, en fonction de son poste est-il nécessaire de le souligner. Résultat : il lui faut une capacité aérobie élevée d'autant plus que l'EN évoluera en moyenne altitude, laquelle est par définition biologique, comprise entre 1 000 et 2 000 m. En ce sens, Crans-Montana réunit effectivement les conditions comparables à celles dans lesquelles vont évoluer les nôtres». Notre interlocuteur entre dans une démonstration scientifique qu'il sait ésotérique pour un non-initié et, par voie de conséquence, des lecteurs qui ne le seraient pas en rappelant toutefois que les Verts vont affronter des adversaires qui se sont préparés aux mêmes conditions et qui pourraient toutefois être mieux préparés ne serait-ce qu'au vu de la dimension des compétitions desquelles ils viennent de sortir, d'une part, et de la stabilité des effectifs, d'autre part. Cela nous incite effectivement à repenser à la nouvelle mouture de l'EN quand il est de notoriété publique qu'un bon tiers ne joue plus depuis longtemps, qu'un autre est plus ou moins lessivé pour ne pas dire est légèrement handicapé par quelques blessures et, qu'enfin, le troisième est tout nouveau parce qu'il s'agit de néophyte à ce stade de la compétition d'autant plus que la majorité d'entre eux évoluent dans des clubs qui ne peuvent très certainement pas être sériés dans la catégories de foudre de guerre. En plus clair, pour le Pr Mehdioui, «il est nécessaire que les éléments de l'EN, parce que le rythme va être élevé, soient pratiquement au même niveau non pas technique mais plus particulièrement physique. C'est sur ces capacités physiques que tout se jouera». «J'ai eu l'occasion de donner un avis de scientifique à la Fédération algérienne de football sur la physiologie sportive ; j'ai envoyé des contributions et je peux vous dire que, l'adjonction d'un staff médical de haute voltige à l'EN est un choix qui ne laissera place à aucun regret. Le sélectionneur national l'a claironné… il faut aller vers une préparation individualisée, donc une analyse physique précise, une amélioration des capacités d'endurance de chacun parce que cela est possible et, partant, agencer le type même d'entraînement. Il faudrait pratiquement faire un instantané de l'état de forme de chaque élément dans la mesure où les joueurs sont en fin d'année [sportive, ndlr] et les mettre en phase avec ce qui se présente comme nouvelle situation, quitte pour cela à soumettre les uns et les autres à un entraînement… individualisé par rapport à la VO de max [en course de longue durée, le plus grand volume d'oxygène pouvant être consommé par minute et par kilogramme de masse corporelle, c'est-à-dire le débit maximal ou la puissance maximale du métabolisme aérobie, est positivement corrélée à la performance. CAIRN Info]». Le Pr Mehdioui n'insistera jamais assez sur «le choix lumineux fait par la fédération en recourant au staff médical qui accompagne actuellement la sélection. Je suis persuadé que les spécialistes en question vont faire une évaluation précise, joueur par joueur et, partant, optimiser au mieux les capacités de chacun en fonction du challenge attendu. Sachez qu'il est scientifiquement établi que, dans d'autres circonstances, des résultats extraordinaires ont été obtenus grâce au travail du staff médical, scientifique notamment dans la compétition de haut niveau et la Coupe du monde en est l'archétype par excellence. Y aller avec la seule bonne volonté ne suffit pas». A. L.