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La productivité dans les secteurs économiques n'évolue que de 0,3% annuellement Le rapport du CNES sur le développement humain pointe du doigt le BTP et l'agriculture
Photo : Riad Par Smaïl Boughazi «La productivité du travail en tant que rapport de la valeur ajoutée réelle des secteurs économiques à l'emploi structuré a évolué au rythme lent de 0,3% en moyenne annuelle sur la période 1997-2006.» Cette évolution lente de la productivité du travail, révélée par le 7e rapport sur le développement humain du Conseil national économique et social (CNES), présenté la semaine dernière à Alger, est «le résultat de la coexistence de perte de productivité au sein des secteurs de l'agriculture et du BTP, d'une part, et de gains de productivité au niveau de l'industrie et des services, d'autre part». Le document estime que «la problématique de la productivité peut être posée dans un rapport traitant du développement humain» et sa pertinence renvoie à «la particularité de l'économie dont la croissance est tirée principalement par les hydrocarbures», dont «l'amélioration des prix permet l'amélioration du niveau de développement humain», souligne le rapport. Pour ce qui concerne la perte de la productivité dans certains secteurs et de gains de productivité dans d'autres, le document du CNES explique que cette situation résulte du «comportement du différentiel entre les variations des valeurs ajoutées et celles de l'emploi structuré des secteurs économiques». A titre d'exemple, le document du CNES indique que le taux de croissance annuel de la valeur ajoutée entre 2001 et 2006 est de 6,68% pour l'agriculture, de 2,84% pour l'industrie hors hydrocarbures, de 2,38% pour le BTP et de 7,17% pour les services. Pour la productivité, le rapport précise qu'elle est évaluée à -0,3 pour l'agriculture, 1,9% pour l'industrie hors hydrocarbures, -3,9 pour le BTP et 1,6% pour les services. Les variations annuelles moyennes fournies par le CNES indiquent nettement que l'agriculture et le BTP ont connu une baisse de la productivité au profit de l'industrie hors hydrocarbures et les services qui ont connu une ascension fulgurante. Le rapport, élaboré en partenariat avec le PNUD, qui relève une croissance économique appréciable (5,6% hors hydrocarbures) durant la période 2000-2006 avec des répercussions favorables sur l'emploi et les revenus des ménages ne cache pas que «les pays développés qui ont connu le moins de problèmes de chômage et de pauvreté sont ceux dont la grille de salaire est la plus resserrée». Plus explicite, le rapport émanant du CNES explique que «l'économie de marché produit nécessairement de la différenciation sociale qui peut inciter à l'effort, elle peut constituer même un dynamisme économique et social». Le rapport, en évoquant la même problématique dans sa conclusion, considère que «la relance de certains secteurs qui se caractérisent aujourd'hui par un taux de croissance très élevé -à l'instar du BTP et des TIC- ne peut à elle seule assurer l'urgente et indispensable transition d'une économie de rente à une économie d'offre et de productivité, si essentielle à la survie de la nation et à la garantie de son indépendance totale».