Photo : A. Lemili De notre correspondant à Constantine A. Lemili Pour Kamel Madani, président de la section football du Mouloudia de Constantine et l'un de ses bailleurs de fonds depuis deux ans, «passer au professionnalisme ne pose pas, outre mesure, problème à notre association qui a acquis le statut de SPA le 16 avril 2009 déjà. Sur le plan de la gestion courante, nous avons déjà une longueur d'avance et une certaine dose d'expérience dans le domaine. Evidemment, nous ne pouvons qu'accueillir avec satisfaction la décision des instances nationales de mettre enfin de l'ordre dans la maison et surtout de mettre fin à une navigation à vue qui n'a que trop duré. Bien entendu, nous ne dirons pas que l'amateurisme n'a pas sa place dans la compétition mais pour des clubs, autorisez-moi l'expression, prestigieux comme le MCO, le MCA, le CRB, la JSK, l'ESS, et bien d'autres actuellement en division deux, l'amateurisme a vécu. Ceux qui sont en capacité de relever le challenge ne perdront pas au choix». Pour le Mouloudia de Constantine qui s'est donc constitué en SPA et a également repris son appellation d'origine de Mouloudia olympique constantinois, «non seulement nous avons choisi le professionnalisme, mais l'association déposera son dossier largement avant la date butoir exigé par la Fédération algérienne de football», ajoutera notre interlocuteur. «Le tour de table est réuni, nous pouvons vous confirmer aujourd'hui, ici et maintenant, que sept actionnaires conséquents ont rejoint la SPA, contribuant chacun à hauteur de 1,5 million de dinars ; nous nous réservons la possibilité d'accueillir d'autres dans la limite du nombre de membres autorisé. Je n'entrerai pas dans les détails, mais tout est paré pour que le MOC réponde sans faille à l'option. Le conseil d'administration est donc quasiment constitué et son président connu, en l'occurrence Abdelhakim Madani. Cela coule de source puisqu'il est le président en exercice du club et l'un de ses plus importants contributeurs.» Si, au Mouloudia, c'est plutôt le rouleau compresseur, une attitude due certainement au profil de capitaine d'industrie de ses deux essentiels bailleurs de fonds (les frères Madani), pour l'AS Khroub la question semble plus complexe en ce sens que, d'abord, faisant partie de l'élite, le club ne tourne pas bien, voire n'a pas du tout bien tourné en cours de saison, d'où un amoncellement de turbulences internes, un désaveu général exprimé à l'endroit de la direction du club et, partant de cette instabilité chronique, une appréciation mitigée du passage au professionnalisme, les membres de l'assemblée générale inquiets, quoique arbitrairement, pour l'avenir d'un club qui «n'est même pas arrivé à assurer sa gestion d'amateur, nonobstant le financement quasi intégral de ses charges de fonctionnement par les pouvoirs publics», ont estimé quelques intervenants. En fait, convaincu que l'opportunité de prendre le train ne risque pas de se présenter à nouveau pour une association qui a autant de droits que n'importe quelle autre de prétendre au professionnalisme, son président en exercice, Hacene Milia, a préféré réunir au sein du centre culturel M'hamed Yazid, au cours de l'après-midi de samedi dernier, les membres de l'AG pour un seul ordre du jour qui pourrait se résumer en cette question lapidaire : «Oui ou non au professionnalisme ?» Dans une salle qui a accueilli pour la circonstance le must de la société locale, les débats ont été à la hauteur de la complexité du sujet et loin de toute passion, exception faite de celle qu'ont les Khroubis pour une équipe qui fait partie, sans exagération, de leur patrimoine mnémonique, il a été convenu de positiver la question et donc de répondre favorablement au choix du professionnalisme, sauf que l'AG a également sollicité et obtenu la désignation d'une commission constituée de 10 membres parmi les plus rompus aux exigences qui pourraient résulter d'un tel choix en ce qu'il renferme de dimension sociétale, juridique, financière, sportive. Ce qui expliquerait la présence d'un avocat qui a suivi de près au sein même de la FAF le dossier du professionnalisme, du Pr Aberkane, ancien maire, sénateur, ministre mais aussi président du club, d'un entraîneur, d'un joueur, de notables, etc. Soulignons enfin que le club s'est récemment doté d'une résidence à une cinquantaine de mètres du stade, d'un stade actuellement en chantier pour l'ajout de tribunes supplémentaires, de l'éclairage et d'aménagements annexes tel qu'exigé par le cahier des charges.