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«L'intégration à l'économie mondiale, une nécessité vitale pour les pays en développement» Dans son discours au 14ème sommet du G15, Bouteflika affirme :
Photo : APS De notre envoyée spéciale à Téhéran Hasna Yacoub La crise financière mondiale et ses retombées ainsi que la coopération économique Sud-Sud ont constitué les principaux axes de l'intervention du président de la République, Abdelaziz Bouteflika, hier, devant les chefs d'Etat et les chefs de gouvernement, membres du G15. M. Bouteflika a insisté sur l'importance de la consolidation du groupe des 15 et du renforcement de son action pour faire face à la crise financière mondiale «dont les causes se situent dans les pays les plus riches». Pour lui, il est important que les pays membres du G15 se ressaisissent en mettant en commun leurs moyens au service de leurs intérêts collectifs légitimes : «Le monde de ce début du XXIe siècle ne saurait continuer à être régi par les institutions et les pouvoirs de décisions reflétant les rapports de force issus de la fin de la Seconde Guerre mondiale.» Le premier magistrat du pays affirme très clairement que les progrès de la concertation multilatérale, certes encourageants, restent insuffisants au regard des pays en développement et des défis auxquels ils sont confrontés. «Ils sont encore moins adéquats face aux défis plus graves qui les attendent.» Rappelant que les règles du système monétaire et financier international, qui menace ruine aujourd'hui, ont été dictées par les pays industrialises, Abdelaziz Bouteflika affirme que, face à cette faillite des «gardiens du Temple de l'orthodoxie financière», les pays du Sud peuvent revendiquer «légitimement» leur droit d'impulser la refonte du système monétaire et financier international. Pour le chef de l'Etat, le fait que 5 Etats membres du G15 sont également membres du G20, offre cette opportunité. Et pour mettre encore plus en exergue les préoccupations des pays en développement et les entraves qu'ils rencontrent, le chef de l'Etat rappelle les négociations commerciales multilatérales lancées dans le cadre du cycle de Doha. «Les aléas de ces négociations interminables pénalisent d'abord les plus vulnérables qui voient chaque jour s'éloigner un peu plus les perspectives d'accès de leurs produits aux marchés des pays développés», soutient le chef de l'Etat qui déplorera également les conditions exorbitantes exigées des pays en développement candidats à l'accession à l'OMC. «Nous rejetons l'argument que tel serait le prix à payer par les pays en développement pour leur retard, un retard qui leur a été imposé et qu'ils n'ont pas voulu», dira-t-il. Le chef de l'Etat ne manquera pas non plus cette occasion d'évoquer la nouvelle entrave mise en travers des pays en développement. «L'accès aux marchés mondiaux de nos produits est encore plus gravement compromis par un nouveau protectionnisme vert», déclare le Président. Un protectionnisme qui transfert la charge de l'ajustement des changements climatiques des pays industrialisés, historiquement responsables des émissions de gaz à effet de serre, aux pays qui en subissent les conséquences.Abdelaziz Bouteflika finira par dire clairement que les pays en voie de développement ont pour objectif principal d'assurer la mise en place d'un partenariat international rénové fondé sur le partage équitable des responsabilités et des bénéfices pour «jeter les bases d'une croissance soutenue de l'économie mondiale qui garantit une intégration effective des pays en développement dans les courants de production, de technologie et d'échanges». Le mouvement des non-alignés, le G77 et la Chine, dont fait partie le G15 «demeurent pour nous les forces privilégiées pour la revendication d'une mondialisation offrant des opportunités à tous», précise le Président qui affirmera que l'intégration des pays en développement dans l'économie mondiale demeure la seule voie qui leur permettra de tirer profit des opportunités offertes par la mondialisation. Les pays en développement, qui doivent être les co-artisans de cette intégration dans l'économie mondiale, ne peuvent réussir, estime encore le chef de l'Etat, sans «donner un contenu concret à leur coopération» notamment en matière de sécurité énergétique, de développement agricole, de ressources en eau et même élargir cette coopération au secteur privé. Abdelaziz Bouteflika, qui a assuré que l'Algérie est totalement disponible à apporter sa contribution en faveur de la consolidation du groupe des 15 et du renforcement de son action, a, enfin, appelé les Etats membres à se regrouper autour des objectifs communs. «Le G15 demeure un instrument qui peut nous aider à une prise en compte, au-delà de ce que chaque pays peut faire individuellement, d'un certain nombre d'objectifs de développement, donc de paix qui sont les nôtres», affirme M. Bouteflika.