De notre envoyée spéciale à Téhéran Hasna Yacoub «Tous les pays du Sud ont le même désir, celui de maîtriser les techniques du nucléaire civile», a déclaré le ministre des Affaires étrangères, M. Mourad Medelci, qui a pris part, samedi dernier, à la réunion des ministres des Affaires étrangères préparatoire au sommet du G15 qui s'est ouvert hier.En précisant que ce sommet sera l'occasion pour les Etats membres d'échanger leurs points de vue sur les crises de l'heure, «j'ai cité la question du Moyen-Orient», le ministre dit : «Mais il y a aussi la crise du nucléaire iranien qui a été évoquée d'une façon indirecte dans le cadre d'un axe global de la sécurité énergétique et la sécurité alimentaire. Il n'y a pas que l'Iran qui aspire au contrôle de la technologie nucléaire civile mais tous les pays du Sud y aspirent», avant d'étayer que «la sécurité énergétique passe par le développement des capacités, non pas seulement énergétiques conventionnelles (pétrole et gaz) mais également par le développement des capacités énergétiques renouvelables. Les pays du Sud disposent de capacités extrêmement importantes dans ce domaine, qu'il s'agisse du nucléaire, du solaire ou de l'éolien. Nous devons travailler ensemble pour mettre en commun nos expériences et technologies afin de pouvoir continuer à jouer un rôle, dans le moyen et le long terme, dans le domaine de l'énergie au profit de nos propres économies d'abord et au profit de l'économie mondiale ensuite». En fait, si, dans leur déclaration finale, les Etats membres du G15 vont exprimer leur intérêt à contrôler et développer le nucléaire civil, la position de l'Iran n'en sera que renforcée notamment après les derniers développements de cette crise.M. Medelci a précisé d'autre part que de nombreuses autres questions ont été étudiées lors de cette rencontre qui a été sanctionnée par un communiqué final d'au moins une soixantaine de pages. Ce communiqué qui a constitué le document de base des travaux de la réunion des Etats membres du G15 comporte plusieurs axes, dont quatre principaux. Il s'agit en premier du renforcement de la coopération entre les pays du Sud. L'autre axe important est celui d'apporter une contribution politique pour que la crise économique soit gérée en tenant compte de la situation particulière d'un certain nombre de pays, dont les moins avancés et les plus endettés. «Nous devons examiner la situation et évaluer des dispositions qui ont été prises notamment au niveau du G20 et du G8 ainsi qu'au niveau de la Banque mondiale et du Fonds monétaire international pour essayer de limiter les effets de la crise et surtout redoubler de vigilance car cette crise a frappé déjà de plein fouet les pays les plus faibles qui sont dans le camp du Sud.» Les chefs d'Etat devraient prendre aussi des mesures pour encourager des membres du G15 à s'auto-évaluer dans le système de fonctionnement qui est le sien, «et s'il y a des avancées, il faut reconnaître qu'il y a aussi des rigidités, des lenteurs, des silences et des occasions perdues». Il a souligné à ce propos la nécessité de mieux organiser le G15. «Il a été proposé qu'un groupe de haut niveau se mette en place très rapidement pour dégager des recommandations dans ce sens.» Le ministre a indiqué que le communiqué commun évoquera aussi la question du Moyen-Orient. «L'occasion a été saisie pour insérer dans le communiqué final notre position commune sur le Moyen-Orient et cette position reflète la solidarité internationale pour libérer la Palestine.»