De notre correspondant à Tizi Ouzou Lakhdar Siad Des dizaines de personnes, parents de martyrs, blessés et victimes de la catégorie «dégâts matériels» des événements du printemps noir 2001 de Kabylie, ont marché hier en milieu de journée vers le siège de la wilaya de Tizi Ouzou à l'appel de la CADC. «Afin de dénoncer le saccage de la stèle des Martyrs à Tizi Ouzou et signifier à l'Etat algérien le rappel de ses engagements», selon un communiqué de cette structure, les manifestants ont scandé les habituels slogans anti-pouvoir, accusant ce dernier de non-respect de ses engagements pris en faveur de la Kabylie dans le cadre des accords gouvernement-mouvement citoyen des archs du 15 janvier 2005. «Après plusieurs démarches et sit-in ayant abouti l'année dernière à un engagement express de la part des pouvoirs publics, aucun avancement concret et positif n'a été enregistré dans le traitement du dossier de l'indemnisation des dégâts matériels, celui concernant quelques familles de martyrs, ainsi que les dossiers des blessés en instance d'étude ou de ceux n'ayant pas pu déposer leur demande de réparation dans les délais impartis», rappelle la CADC dont les partisans ont observé une minute de silence devant la stèle des martyrs du printemps noir, au centre-ville de Tizi Ouzou. le Mouvement tient aussi à «condamner le désengagement de l'État par rapport à la prise en charge sociale (insertion sociale, suivi médical…) des blessés et des parents de martyrs du printemps noir qui se trouvent dans un état d'abandon total, incapables, face à la dégradation des conditions de vie, de subvenir à leurs besoins vitaux et d'assurer une existence décente à leurs familles», ajoute-t-on avant de «réclamer la programmation en urgence des procès pour le jugement des assassins avant que leurs crimes ne tombent sous le coup du délai –qui est de 10 ans– de prescription. Dans le cas où le régime maintiendrait le blocage des dossiers au niveau de la justice, synonyme d'une impunité totale, dans les semaines qui viennent (à l'ouverture de la prochaine session criminelle), le Mouvement citoyen se réserve le droit d'alerter l'opinion internationale et de saisir les instruments de la justice internationale par rapport à ces crimes génocidaires que le pouvoir mafieux et assassin en place voudrait effacer jusque dans les mémoires».