Le deuxième sommet de l'Union pour la Méditerranée, prévu le 7 juin prochain à Barcelone, est officiellement décalé à novembre. Un communiqué laconique de la coprésidence franco-égyptienne, daté de mercredi dernier, évoque des raisons de «progrès des pourparlers» dans le conflit du Proche-Orient. L'Espagne, qui abrite le secrétariat général, a confirmé l'information. Cela remet en cause tout le processus mis en place depuis 2008. Mais des réunions continuent de se tenir. Il s'agit notamment de rencontres autour des projets d'investissements dans le pourtour méditerranéen. Faisant fi des échecs politiques, la délégation interministérielle de l'Union pour la Méditerranée organise, le 27 de ce mois à Marseille, un forum des projets et des investissements en Méditerranée, intitulé for'UM. Il s'agit, selon les services de presse de cet organisme, basé à Paris, d'une journée de débat qui regroupera, en plus de certains politiques, des investisseurs, publics et privés, des deux rives de la Méditerranée. Le programme mis en place ressemble plus à une journée d'étude. Puisque, en plus des communications de spécialistes, des ateliers seront organisés. C'est dans ces derniers que se rencontreront les acteurs économiques et des financiers. L'autre volet important de cette rencontre est celui de la présence des politiques. Là, ce sont essentiellement les deux pays co-présidant l'UPM qui sont concernés, avec une présence remarquée des Français. Au moins deux ministres du gouvernement de l'Hexagone feront le déplacement. Il s'agit de Christine Lagarde, ministre de l'Economie et des Finances, et de Anne-Marie Idrac, secrétaire d'Etat au Commerce extérieur. A ces deux-là, il faut ajouter le conseiller spécial du président français, Henri Gaino, véritable inspirateur de l'idée. Il y aura ensuite le ministre égyptien du Commerce et un commissaire européen. L'Italie, quant à elle, sera représentée par Stafania Gracci, secrétaire d'Etat aux Affaires étrangères. C'est donc un gratin de personnalités qui va se réunir autour d'une Méditerranée «utile». Une Union qui veut être basée sur «des projets concrets». Mais ces mots mielleux ne peuvent pas cacher une réalité : cette rencontre, comme tant d'autres, n'arrive pas à mobiliser. Preuve en est qu'une bonne partie des pays composant l'Union pour la Méditerranée seront absents. A commencer par l'Algérie qui, apparemment, ne se fait plus d'illusions sur une organisation devenue un «concentré bureaucratique», pour reprendre Mourad Medelci. A. B.