Nouvel échec pour l'Union pour la Méditerranée, qui voit son second sommet initialement prévu pour le 7 juin prochain reporté à novembre en raison des menaces de boycott d'un certain nombre de pays arabes vu les agissements de l'Etat hébreux dans le processus avec les Palestiniens. Contrairement aux déclarations optimistes du chef de la diplomatie espagnole, Miguel Angel Moratinos, qui annonçait, la semaine écoulée à son retour de Beyrouth, que les chances de la tenue du deuxième sommet de l'Union pour la Méditerranée étaient de 90%, le rendez-vous a été bel et bien reporté. La décision de report a été prise en concertation entre le président égyptien Hosni Moubarak, son homologue français Nicolas Sarkozy, qui coprésident l'UPM, et le chef du gouvernement espagnol José Luis Rodriguez Zapatero. Les motifs sont le blocage par l'Etat hébreux du processus de paix israélo-palestinien et la possibilité de participation aux travaux du ministre israélien des Affaires étarngères, Avigdor Liebermann. La présence de ce dernier a poussé des pays arabes à menacer de boycotter le sommet en signe de protestation. Ce report constitue un nouveau revers diplomatique de taille pour la présidence espagnole de l'UE, après le faux bond du président Barack Obama à un sommet UE-USA prévu en mai et qui a dû être annulé, mais également pour les deux coprésidents de l'UPM, le Français Nicolas Sarkozy et l'Egyptien Hosni Moubarak. C'est le porte-parole du président Moubarak, Souleimane Awad, cité par l'agence officielle égyptienne Mena depuis Athènes, où il accompagnait le chef de l'Etat égyptien dans sa visite en Grèce, qui a révélé qu'il avait été décidé dans l'espoir d'obtenir entre-temps des “progrès” dans les pourparlers israélo-palestiniens. Dans le même temps, le ministère espagnol des Affaires étrangères indiquera qu'il s'agit de “donner du temps” à ces pourparlers dits “de proximité”. Dans un communiqué rendu public, la même source précisera dans un communiqué que le sommet se tiendrait “la troisième semaine de novembre à Barcelone”, afin de “créer les conditions aptes à garantir son succès”. Il révélera que les ministres des Affaires étrangères égyptien, français et espagnol, se réuniront demain au Caire pour “se mettre d'accord sur les modalités de ce report”. Pour rappel, en avril dernier, une conférence de l'UPM sur l'eau à Barcelone s'était soldée par un échec en raison d'un différend israélo-arabe sur une référence aux “territoires occupés”, illustrant les difficultés de cette organisation naissante à concrétiser ses ambitions de moteur de paix. En effet, lancée en grande pompe en juillet 2008 à l'initiative du président Sarkozy, l'UPM, qui regroupe 43 pays : les 27 de l'UE, la Turquie, Israël, les pays arabes riverains de la Méditerranée, n'arrive toujours pas à atteindre ses objectifs, visant à surmonter les crises politiques dans le pourtour méditerranéen, particulièrement au Proche-Orient, à travers des projets concrets de coopération sur l'eau, la dépollution ou l'énergie. Ceci étant, les négociations de paix israélo-palestiniennes, lancées le 9 mai dernier sous l'égide des Etats-Unis, dans un climat de scepticisme général, doivent durer quatre mois. Mais, à peine commencés, les pourparlers ont achoppé sur le contentieux des colonies juives, Israël refusant de s'engager à un gel de la colonisation à Jérusalem-Est annexée. C'est dire le peu de chances de voir les points de divergences réglés rapidement, d'où d'autres causes de blocage éventuel de l'Union pour la Méditerranée.