Le fiasco de l'UPM sur l'eau “fait planer des doutes sur l'avenir” de l'organisation. Lancée en grande pompe en juillet 2008 à Paris, l'UPM (Union pour la Méditerranée), piétine. Prévu le 7 juin à Barcelone, ce deuxième sommet qui était «garanti à 90%», selon Miguel Angel Moratinos, le chef de la diplomatie espagnole, est reporté à la 3e semaine de novembre prochain. C'est pour «donner du temps aux pourparlers indirects» de paix israélo-palestiniens, avancent le président égyptien Moubarak, son homologue français, Sarkozy, les deux co-présidents et le chef du gouvernement espagnol, Zapatero qui assure la présidence tournante de l'Union européenne avant de demander à leurs ministres des Affaires étrangères de se retrouver demain au Caire pour «se mettre d'accord sur les modalités de ce report» et «créer les conditions aptes à garantir le succès» du prochain sommet. Les trois présidents qui ne précisent même pas si le sommet décalé se tiendra à Barcelone, siège du secrétariat général de l'UPM, éludent les deux vraies raisons. La première : le refus de la majorité des Etats arabes de s'asseoir à la même table que le ministre des Affaires étrangères israélien Avigdor Lieberman qui avait annoncé le 11 mai dernier depuis Tokya qu'il prendrait part au 2e sommet. «J'ai l'intention d'y être et j'y serai. Nous ne nous imposons pas, mais personne n'a le droit de déterminer la composition de la délégation israélienne », déclare celui dont on ne compte pas les déclarations anti-arabes et anti-palestiniennes. La seconde : la détermination de Barack Obama d'imposer après les élections de mi-mandat aux Etats-Unis un nouveau plan de paix pour le Proche-Orient si les négociations indirectes entre Palestiniens et Israéliens qui doivent durer au plus quatre mois, échouent. Après le report de la réunion d'Istanbul des ministres des Affaires étrangères euro-méditerranéens et l'échec de la rencontre, le 14 avril dernier de la conférence sur l'eau, des interrogations sur l'avenir de l'UPM, qui serait au bord de la sortie de route, sont posées. Ahmad Massa'deh, le secrétaire général de l'UPM, n'a-t-il pas déclaré que ce fiasco de l'UPM sur l'eau «fait planer des doutes sur l'avenir» de l'organisation qui ne peut faire fi des turbulences du Moyen-Orient.