Synthèse de Wafia Sifouane Suite à une longue maladie, le célèbre musicologue algérien Haroun Rachid s'est éteint samedi dernier à Alger à l'âge de 78 ans. Né le 30 janvier 1932 dans le quartier de Belouizdad (ex-Belcourt), à Alger, il fait son entrée à l'école indigène Olivier, dans l'allée des Mûriers, où il décroche le certificat d'études en 1945. Il poursuit sa scolarité jusqu'en classe terminale. En parallèle, il est initié à la musique par le professeur Ferdinand Ribera, un Franco-Italien qui excellait dans le violon. Cela lui a permis d'accéder en 1945 à l'annexe du Conservatoire de Paris qui se trouvait à l'actuelle place des Martyrs. Mais il mettra sa vie artistique en veilleuse dès le déclenchement de la lutte armée. Haroun Rachid adhère au mouvement révolutionnaire et devient chef de cellule de l'Organisation civile du Front de libération nationale (OCFLN) à Alger. En 1957, il est arrêté par l'armée française. En prison, il fera connaissance avec Aïssat Idir, Messaoudi Zitouni, Sid Ali Abdelhamid, Tahar Chebouki, Ahmed Aroua, Djermane Rabah et d'autres. Il connaîtra par la suite la vie des camps de concentration de la piscine d'El Annasser, à Sidi Chahmi, Paul Cazelles et Bossuet. Après sa libération, en 1959, Haroun Rachid crée l'Orchestre national de variétés. A l'indépendance, il sera à l'origine de la création des orchestres de variétés et symphoniques dont les plus prestigieux sont Nassim, Min dimaï el qoloub et Nachid el oummal. Co-compositeur de l'hymne national Qassaman dont il a signé les arrangements, il a, à son actif, plusieurs compositions et une carrière de formateur en qualité de professeur émérite au Conservatoire d'Alger.