Synthèse de Moumene Belghoul La publication de ces documents, dénichés par Sasha Polakow-Suransky, un universitaire américain auteur d'un livre sur les liens entre Israël et l'Afrique du Sud, confirme des révélations faites peu après la fin du régime de ségrégation raciale par un ancien officier de la marine sud-africaine. Ce dernier avait évoqué un accord entre Shimon Peres et Pieter Willem Botha, respectivement ministres de la Défense israélien et sud-africain. Classé top secret, l'accord en question prévoyait la fourniture de huit missiles à tête nucléaire à l'Afrique du Sud, ainsi qu'une coopération militaire renforcée entre les deux pays. Dans ce livre, l'universitaire américain dépeint des négociations entre Israël et l'Afrique du Sud sur la fourniture de missiles Jericho et d'ogives nucléaires. «The Unspoken Alliance. Israël Secret Relationship with Apartheid South Africa» (La relation secrète d'Israël avec l'Afrique du Sud de l'apartheid) vient confirmer un secret de Polichinelle. Cependant au moment où d'autre pays à l'image de l'Iran sont stigmatisés pour des supposées intentions de posséder l'arme suprême, les révélations confirment le statut spécial de l'Etat hébreu dans les relations internationales. Israël dispose de 100 à 300 ogives nucléaires. A l'époque de la rencontre de Zurich, l'Afrique du Sud n'avait pas encore acquis l'arme nucléaire. Depuis, le programme nucléaire sud-africain a été démantelé sous supervision de l'ONU. D'après l'auteur, les relations militaires bilatérales se sont renforcées, notamment lorsque Pretoria était soumise à des sanctions internationalesdrastiques. «Nonobstant les missiles nucléaires, les Israéliens étaient extrêmement désireux de vendre tout et n'importe quoi à Pretoria», note l'auteur. Ce dernier signale que, dans le cadre de sa recherche, les Israéliens ont tout essayé pour l'empêcher d'obtenir des documents compromettants. L'article du Guardian met ainsi à mal la position d'Israël et de ses alliés occidentaux. L'existence d'armes nucléaires en Israël est avérée depuis 1986. Le quotidien britannique Sunday Times avait alors publié des photos du site nucléaire de Dimona. Un site ayant produit plus de deux cents ogives nucléaires. Une menace que les puissances occidentales tolèrent, préférant s'en prendre à l'Iran sur la base de simples suspicions.