Photo : Riad De notre correspondant à Bouira Nacer Haniche En dépit des opérations et des projets inscrits par les pouvoirs publics à travers les localités de la wilaya, ainsi que l'effort consenti par les différents segments de l'Etat dans le but d'améliorer les conditions de vie des populations et surtout de faire sortir les habitants des régions rurales de l'enclavement, l'actualité locale ne cesse de faire état de contestations et de la colère des citoyens, qui se traduisent depuis plusieurs années par des actions de rue : blocage de la voie publique, rassemblements près des sièges de daïra ou de la wilaya ou occupation des édifices d'institutions publiques telles que les APC, où les maires et les élus, représentants des citoyens, sont souvent fustigés et déclarés par les citoyens responsables de leurs malheurs. Depuis son installation, le premier responsable de la wilaya effectue sans cesse des visites dans les différentes localités de la wilaya afin d'inspecter des projets, des chantiers et des opérations lancés dans le cadre du développement local, sur le plan du logement, de l'électrification, de l'alimentation en gaz de ville et en eau potable, de la réalisation de routes et d'infrastructures éducatives et de santé, et aussi pour s'arrêter sur les problèmes que les élus n'ont pas pu résoudre à cause du manque de moyens financiers ou d'assiettes foncières. Les élus se défendent arguant du manque de budgets nécessaires pour réaliser tel ou tel projet déclaré prioritaire par les assemblées. Cependant, dans les communes dites déshéritées ou bloquées, les responsables locaux font de la fuite en avant, avançant aux citoyens que leurs préoccupations relèvent des autorités supérieures. Selon un décompte de la presse, les questions qui continuent de susciter le mécontentement des citoyens s'articulent autour de l'acquisition de logements (toutes formules confondues), de l'alimentation en eau potable, de l'assainissement, de l'électrification et des routes. Des revendications, formulées depuis plusieurs années, n'ont pas trouvé une oreille attentive. Face à l'absence de leur prise en charge et l'augmentation du nombre de demandeurs, la situation s'est aggravée dans certaines communes de la wilaya. A titre d'exemple, à Taghzout, s'étendant sur le flanc sud du Djurdjura, d'une superficie de 45 km⊃2;, dont plus de 75% de relief montagneux à une dizaine de kilomètres au nord du chef-lieu de Bouira, les habitants des villages de Habloul, Tizi Kelaa, Talla Boughial, Inesmane, Tafarka, El Kef Ouarkoub sont contraints de faire des kilomètres à pied pour rejoindre le chef-lieu de leur commune. Les efforts consentis jusqu'à présent à travers le dispositif des projets de proximité de développement rural intégré (PPDRI) n'ont pas atteint leurs objectifs, en dépit des potentialités de cette commune dans les domaines de l'oléiculture, du maraîchage, de l'arboriculture et de l'élevage. Les jeunes de cette localité souffrent d'un grand manque en infrastructures de sport et de loisirs, ainsi que du problème endémique du chômage. Toutefois, les populations, qui sont montées au créneau à plusieurs reprises,ne perdent pas espoir, avancent des citoyens, car les contestations des années 2000 ont porté leurs fruits. Même si les travaux de réalisation accusent des retards, les citoyens n'hésitent pas à affirmer que leur localité a bénéficié d'opérations pour le secteur de l'éducation. De l'autre côté de la wilaya, la commune de Sour El Ghozlane a défrayé la chronique locale ces deux dernières années. Après les contestations liées à la crise du logement, les habitants des différents quartiers de cette localité sont sortis dans la rue pour protester contre la dégradation de leurs conditions de vie, exigeant l'inscription de projets d'aménagement urbain. Par ailleurs, au début du mois en cours, le chemin de wilaya n°127 et la RN 8 ont été marqués par une autre démonstration de force de la population à Dirah (40 km au sud de Bouira) à cause de la non-inscription d'un projet de distribution de gaz naturel. A El Hachimia, des jeunes chômeurs ont barricadé la route pour exiger une priorité dans les recrutements effectués par les entreprises installées au niveau de cette localité. Signalons que ces deux dernières actions avaient nécessité l'intervention des services de sécurité pour libérer la route.