Ils sont nombreux et gigantesques, ces chantiers lancés un peu partout sur le territoire national. Un gigantisme qu'on a voulu bien qu'il soit unique et ayant un cachet typiquement algérien. L'autoroute Est-Ouest en est le chaînon fort de cette panoplie de projets. Il est vrai que l'Algérien n'a pas cette culture de «big is beautiful» comme l'aiment bien les Américains, mais à force d'observer toutes ces infrastructures en chantier, cette sentence pourrait bien coller à cette réalité «algérienne». 200 milliards de dollars sont en chantier. Des chantiers dans le secteur de l'hydraulique, des travaux publics et des infrastructures diverses commencent à fleurir comme des champignons. Cette effervescence économique, perçue aux quatre coins et recoins du pays, est néanmoins due au retard flagrant qu'a enregistré le pays des années durant. L'Algérie, qui a connu un ralentissement inouï de son activité économique durant la période sombre, s'emploie actuellement à rattraper la machine. C'est dans ce syllogisme qu'il faut comprendre les 110 000 actions de développement qui sont en voie d'achèvement à travers le pays. L'un des projets de première importance très attendu par les habitants du Sud, notamment la wilaya de Tamanrasset qui souffre de l'épineux problème de pénurie d'eau, est le lancement du projet d'In Salah de transfert des eaux souterraines qui devra alimenter la wilaya. S'étendant sur 750 km (en double voie), le projet d'In Salah coûtera environ 1,2 milliard de dollars et couvrira toute la ville de Tamanrasset. Il permettra ainsi de transférer 1 000 000 m3 par jour. Dans le même registre, l'Algérie a consacré des sommes faramineuses pour la réalisation de 13 stations de dessalement de l'eau de mer, dont la plus grande est en cours à Oran, la plus grande dans le monde. Le réseau routier n'est pas en reste puisque, outre l'autoroute Est-Ouest, il faut dire que le réseau routier estimé à près de 90 000 km connaît des opérations de rénovation et de réparation, parallèlement au réseau ferroviaire qui, lui aussi, est en passe de devenir un moyen de transport ordinaire après un délaissement qui a duré une éternité faute de moyens ou d'une conscience économique. Ce secteur a bénéficié d'une somme qui frôle les 18 milliards de dollars. Ce chapelet de projets s'ajoutera à la politique du développement local qui, même tardivement, commence à faire son petit bonhomme de chemin. L'objectif est de fixer les populations rurales et, par ricochet, redonner à l'agriculture son aura et son souffle perdu. Ces réalisations incontestablement seront un plus pour l'amélioration des conditions de vie du citoyen et son confort. Même si le constat des réalisations en Algérie n'est pas aisé du fait de l'étendue du chantier, il reste tout de même à dire que toute cette matière, ce béton, cet acier qui apparaissent et surgissent du sol ne représentent que le corps auquel il faut introduire une âme ou un esprit indispensable pour que la machine «développement» puisse enfin prendre son essor.