Dans un vaste programme d'investissements de Sonatrach, de l'ordre de 45,5 milliards de dollars entre 2008 et 2012, l'Algérie vise à porter sa production de pétrole, condensat et GPL à environ 2 millions de barils/jour et l'exportation de 85 milliards de m⊃3; de gaz à l'horizon 2010-2012. Cette annonce a été faite par le ministre de l'Energie et des Mines, M. Chakib Khelil, dans un entretien publié dans le dernier numéro de l'hebdomadaire national spécialisé en énergie Algeria Energy Weekly, rapporté par l'APS. Sur les 45,5 milliards de dollars d'investissements, un montant de 35,8 milliards est réservé aux activités amont, le transport par canalisations et l'aval. Les 9,7 milliards de dollars restants représentent les investissements des associés étrangers, a explicité M. Khelil. Il est à rappeler que la production pétrolière nationale se maintient à près de 1,45 million de barils par jour et que l'Algérie exporte 94% des réserves en gaz naturel de toute la région Méditerranée (62 milliards de m⊃3;). Elle est le troisième pourvoyeur de l'Union européenne et le 4ème exportateur sur le marché mondial du gaz, après la Russie, le Canada et la Norvège. Les spécialistes de l'énergie estiment que sur les réserves algériennes initiales prouvées d'environ 4 600 milliards de mètres cubes, 80% d'entre elles sont récupérables alors que 15% ont déjà été exploitées. Environ 1 000 milliards de mètres cubes supplémentaires sont considérés comme réserves probables. Sur un autre chapitre, celui du premier appel d'offres à la concurrence national et international relatif à l'octroi des contrats d'exploration et d'exploitation lancé en juillet dernier par l'Agence nationale de valorisation des ressources en hydrocarbures (ALNAFT), M. Khelil a souligné que l'intérêt manifesté par les compagnies pétrolières, y compris les «majors», démontre «leur volonté d'investir en Algérie dans l'amont pétrolier algérien dont le potentiel est à mettre en évidence en plus du cadre législatif et réglementaire attractif, transparent et clair». Questionné sur la demande nationale en énergie électrique à moyen terme, le ministre a rappelé que Sonelgaz a investi des sommes considérables pour renforcer le système production-transport d'ici à 2017. A ce sujet, M. Khelil a rappelé qu'en matière de production, la puissance maximale appelée passera de 6 411 MW en 2007 à environ 12 000 MW en 2017. De même, le nombre de clients passera de 6 millions à près de 9 millions en 2017. Trois nouveaux producteurs d'énergie électrique sont déjà opérationnels et participent à près de 20% de la puissance installée, a encore indiqué le ministre, affirmant que pour couvrir la demande d'ici 2017, les investissements en production d'électricité s'élèveront à près de 885 milliards de dinars, soit l'équivalent de 12,3 milliards de dollars. Le plan d'investissement de Sonelgaz pour couvrir les besoins en équipement est de l'ordre de 19,8 milliards de dollars, dont 7,5 milliards pour la réalisation de centrales thermiques au gaz, et pas moins de 12,3 milliards de dollars pour le transport et la distribution de l'électricité et du gaz. Au sujet de l'option de l'Algérie pour l'énergie nucléaire à usage pacifique et des accords signés dans ce sens, le ministre a souligné que, «conformément à la stratégie nationale élaborée par le ministère de l'Energie et des Mines depuis 2005, et tout en affichant une totale transparence dans l'exécution de son plan d'action, ce département a mis l'accent sur la nécessité de définir les axes prioritaires qui devraient faire l'objet d'une attention particulière, dans l'étape actuelle». Sur ce point, il a cité la formation des ressources humaines, l'élaboration de la législation et de la réglementation dans le domaine nucléaire, la mise à niveau des infrastructures en place, la sûreté nucléaire, la radioprotection, la protection de l'environnement ainsi que la gestion des déchets radioactifs, la recherche-développement, et le développement des applications nucléaires dans les domaines des ressources en eau, de l'agriculture, de la médecine, de l'industrie, de l'environnement, la production d'électricité à partir des centrales nucléaires ainsi que le dessalement de l'eau de mer par le biais de l'énergie nucléaire. Et pour parvenir à la concrétisation des objectifs tracés dans ces champs d'activité, le ministère a engagé des programmes de coopération avec des partenaires dont l'expérience et le niveau de maîtrise dans le domaine nucléaire sont reconnus. Ceci a eu pour conséquence, a-t-il noté, «la signature, dans un premier temps, d'accords de coopération entre l'Algérie, d'une part, et les Etats-Unis, la Chine et la France, d'autre part, sans oublier de préciser que d'autres accords sont en voie de finalisation avec d'autres partenaires tels que la Russie et l'Argentine».