Photo : APS Par Salah Benreguia M. Mohamed Benmeradi a pris officiellement hier les commandes du ministère de l'Industrie, de la PME et de la Promotion de l'investissement. La cérémonie de passation des pouvoirs entre l'ancien DG des domaines et M. Abdelhamid Temmar a eu lieu hier. Le nouveau locataire du ministère de l'Industrie n'a pas manqué à cette occasion de relever la difficulté de la mission qui l'attend dans ce département qui englobe trois grands chapitres de l'économie nationale. Il a fait savoir que le développement du secteur industriel et le parachèvement de la mise à niveau des entreprises constituaient «un vaste chantier à entreprendre». «Le vaste chantier ouvert par l'équipe qu'a chapeautée M. Temmar est à saluer. Car le secteur de l'industrie est d'une grande ampleur mais je suis confiant», a-t-il dit à la presse. Et de reconnaître : «Il est difficile de succéder à un ministre de la trempe de Temmar.» Pour sa part, Abdelhamid Temmar, désormais ministre de la Prospective et des Statistiques, a passé en revue les différentes politiques mises en œuvre durant cette dernière décennie. Il a rappelé les objectifs, puis les avancées enregistrées dans le cadre de la stratégie industrielle. Selon lui, celle-ci est l'œuvre «exclusive» des experts algériens, contrairement à ce qui se dit çà et là. Le gouvernement algérien a refusé «l'aide et les propositions» de plusieurs organismes étrangers tels que le FMI, la Banque africaine et l'UE. «Le MIPI est dessiné sur la base de la stratégie industrielle. On a créé des directions et des divisions qui se regroupent selon les objectifs tracés», a-t-il fait savoir, ajoutant que l'arrêt du processus de privatisation tous azimuts, qui a nécessité au départ de grands efforts de la part de l'Etat, est une décision prise par les pouvoirs publics pour l'intérêt global de la nation. «Après l'opération de la privatisation, l'Etat a fait un redéploiement vers le secteur public», note-t-il, soulignant la création des grands groupes publics. Au sujet de la mise à niveau des PME, il a indiqué que le fait qu'elles soient sous la tutelle du ministre de l'Industrie facilitera la tâche en ce sens qu'une seule et unique vision ou politique économique sera mise en œuvre. «Avant, on s'est retrouvé avec deux stratégies différentes concernant la mise en œuvre des PME. Celle du MIPI et celle de l'ex-département de Benbada avec l'appui de l'UE. Maintenant, une stratégie commune et claire sera appliquée pour ce segment d'activité», s'est-il félicité. Et de mettre en valeur la compétence des cadres algériens, notamment ceux de son ex-département. Interrogé sur le rôle du secteur de la prospective et des statistiques M. Temmar a, de prime, indiqué qu'il s'agissait d'une «vision à long terme de toute la société» et qu'il permettait «de combler un déficit en matière de statistiques, un domaine d'importance». Il a ajouté qu'une enquête économique concernant les entreprises privées «pourrait» être l'un des premiers chantiers. «Si les pouvoirs publics possèdent toutes les informations sur les entreprises publiques, ce n'est pas du tout la même chose pour les entreprises privées. Hormis certains chiffres émanant des directions des impôts, l'Etat ignore beaucoup de chose sur les entreprises privées. D'où la nécessité de procéder à une enquête économique qui se fera sous forme de recensement», a-t-il expliqué.