Mohamed Benmeradi, ancien Dg des Domaines, fait son entrée au gouvernement en tant que ministre de l'Industrie, de la Promotion de l'investissement et de la PME. La présidence de la République a annoncé, hier, un remaniement ministériel. Ce sont surtout les portefeuilles économiques qui ont connu des changements. Il y a d'abord le départ de Chakib Khelil, prévisible, notamment à cause du scandale qui a ébranlé Sonatrach, remplacé par M. Youcef Yousfi, ancien ambassadeur d'Algérie à Tunis. Abdelhamid Temmar perd le portefeuille de l'Industrie et de la Promotion de l'investissement, mais il ne quitte pas le gouvernement. Il hérite du département de la Prospective et des Statistiques. Selon certaines sources, les divergences, opposant le Premier ministre, Ahmed Ouyahia, et le ministre de l'Industrie et la Promotion des investissements, Hamid Temmar, se sont accentuées ces derniers temps, ce qui a engendré des blocages du Conseil national de l'investissement (CNI) et du Conseil des participations de l'Etat. Les deux hommes ont divergé aussi sur la stratégie industrielle. “Pour cette stratégie industrielle, je vais être brutal. Elle a fait beaucoup plus l'objet de communications que d'actions. Elle n'a jamais été adoptée en Conseil des ministres”, avait répondu M. Ahmed Ouyahia lorsqu'un journaliste, lors d'une émission de la radio, l'a interrogé sur les mesures prises pour la mise en œuvre de ce projet, présenté comme étant salvateur pour l'économie nationale. Et puis il y a eu la dernière polémique sur l'utilisation des réserves de changes. M. Abdelhamid Temmar est remplacé par M. Mohamed Benmeradi, ancien directeur général des Domaines. M. Mohamed Benmeradi maîtrise parfaitement la problématique du foncier industriel, cité par les opérateurs comme étant une des plus importantes contraintes à l'investissement. L'une des nouveautés de ce remaniement ministériel est la fusion du ministère de l'Industrie et de la Promotion de l'investissement et celui de la Petite et Moyenne entreprise en un seul ministère. Cette fusion apportera certainement plus de cohérence dans les politiques publiques destinées aux entreprises, justement, souvent victimes de conflits entre les deux départements ministériels. On se souvient des passes d'armes entre Abdelhamid Temmar et Mustapha Benbada, notamment sur le dossier de la mise à niveau des entreprises. Du coup Mustapha Benbada, change de portefeuille, pour atterrir ministre du Commerce. M. Hachemi Djaâboub, appelé à d'autres fonctions, a fait les frais de la désorganisation qui règne sur le marché intérieur, mais aussi de la non-maîtrise du commerce intérieur. Le gouvernement semble incapable d'enrayer la hausse des prix qui touche une gamme variée de produits. L'Etat, censé jouer son rôle de régulateur et protéger le consommateur, apparaît dépassé par ce mouvement spéculatif. La loi de l'offre et de la demande n'explique pas, à elle seule, le mouvement haussier des prix. L'autre explication, il faut la chercher ailleurs, au niveau de l'efficacité des services de contrôle et la mainmise des spéculateurs sur les circuits de distribution. Le président de la République, lors d'un Conseil des ministres, avait relevé que dans les conditions actuelles, la maîtrise de la régulation du marché a révélé ses limites, face aux effets de la libéralisation incontrôlée des circuits de distribution, aggravés conjoncturellement surtout, par des pratiques spéculatives et parasitaires au détriment des citoyens. Le problème principal, dans ce domaine, est l'absence d'application des lois et règlements existants, ce qui encourage fortement la généralisation des pratiques informelles. Sur le plan du commerce extérieur, aussi rien ne va plus. Alors que les importations n'ont pas cessé de grimper, les exportations hors hydrocarbures demeurent marginales.