La flottille internationale chargée d'aide pour Ghaza, se trouvait hier au large de Chypre d'où elle devait faire route dans la nuit vers l'enclave palestinienne, sous blocus israélien, malgré plusieurs reports et les avertissements de l'Etat hébreu. «Nous tenterons de les empêcher de s'approcher des côtes de la bande de Ghaza de manière pacifique, mais s'ils cherchent à passer en force, nous les bloquerons», a affirmé hier le porte-parole du ministère des Affaires étrangères Ygal Palmor. L'Etat hébreu prévoit, si les bateaux refusent de rebrousser chemin, de les arraisonner et les diriger vers le port israélien d'Ashdod, au sud de Tel-Aviv, avant d'interpeller les militants et de les renvoyer dans leur pays. «De l'aveu même des organisateurs, il ne s'agit pas d'une opération humanitaire mais bel et bien d'un acte de provocation visant à causer une confrontation avec l'armée israélienne à des fins de propagande», a-t-il ajouté. Selon lui, «toute l'opération est orchestrée par IHH, une organisation islamiste turque impliquée depuis longtemps dans des activités terroristes et en étroite collaboration avec le Hamas». De son côté, Eliza Ernshire, membre du mouvement Free Ghaza qui a organisé l'opération destinée à acheminer de l'aide internationale à Ghaza, a assuré hier : «Nous sommes plus déterminés que jamais.» La veille, le chef de la diplomatie de l'Union européenne, Catherine Ashton, avait appelé à une fin «immédiate» du blocus imposé par Israël sur Ghaza, afin de permettre l'acheminement de l'aide. «Nous souhaitons réitérer l'appel de l'UE pour une ouverture immédiate, prolongée et inconditionnelle des points de passage pour permettre la circulation d'aide humanitaire, de biens commerciaux et de personnes vers et en provenance de Ghaza», a-t-elle déclaré dans un communiqué. De son côté, l'ONU a appelé à la retenue et au sens des responsabilités dans l'affaire de la flottille. «Nous exhortons tous ceux qui sont impliqués à faire preuve de compassion et de sens des responsabilités et à s'efforcer de trouver une solution satisfaisante», a déclaré le porte-parole, Martin Nesirky, dans un communiqué, ajoutant : «Nous continuons à exhorter les autorités israéliennes à faciliter une circulation de biens plus divers et plus nombreux par les points de passage légitimes, afin de satisfaire aux besoins urgents de Ghaza.» L'organisation Free Ghaza a de son côté qualifié d'«ignoble» le fait qu'Israël l'accuse de violer la loi internationale, alors qu'ils ont des «bateaux non armés transportant de l'aide humanitaire à des gens qui [en] ont désespérément besoin». Il s'agit, rappelons-le, d'une flottille de huit bateaux avec 500 personnes à leur bord. Des bateaux venant de Grèce, de Turquie, de Suède, d'Irlande et auxquels est venu se joindre un bateau d'Algérie. L'aide de 10 000 tonnes consiste notamment en 100 maisons préfabriquées, 500 fauteuils roulants électriques ainsi que de l'équipement médical, selon les organisateurs. A Ghaza, le Premier ministre du gouvernement du Hamas, Ismaïl Haniyeh, a qualifié les passagers de la flottille de «héros» lors d'une inspection du port qui se préparait à l'arrivée des bateaux. H. Y.