De notre correspondant à Oran Samir Ould Ali Dans moins d'une semaine, soit lundi prochain, la Société d'environnement et de génie urbain (SEGU), bureau d'études marocain spécialisé dans la gestion des déchets solides, remettra les résultats de l'étude qu'elle a menée depuis janvier dernier sur l'organisation de l'hygiène et de la gestion des déchets du Groupement d'Oran. Le diagnostic que l'Agence nationale des déchets (AND) qui encadre ce projet voudrait être aussi précis que possible, devrait être suivi de recommandations pour l'établissement d'un schéma directeur de gestion et de collecte des déchets ménagers conforme aux besoins du Groupement composé des daïras d'Oran, Es Sénia, Bir El Djir et Sidi Chami : «Les résultats de cette étude et les recommandations qui l'accompagneront devraient nous permettre de mettre en place l'organisation adéquate qui prendrait en charge, une fois pour toutes, la gestion des déchets du Groupement. Et d'en finir avec un archaïsme qui a trop duré», espère le directeur de wilaya pour l'environnement, Mekkakia Mohamed, en affirmant tout son optimisme de voir les citoyens adhérer pleinement à ce projet : «Lorsqu'ils constateront que l'hygiène et l'environnement sont réellement et sérieusement pris en charge, ils s'impliqueront forcément.» De fait, la tâche qui a été confiée à SEGU par GTZ, organisme de coopération allemand, est d'établir un état des lieux précis de l'outil de gestion de collecte des déchets ménagers à travers la récolte de données sur le volume exact et la nature des déchets, les points de ramassage et les itinéraires de collecte, la situation de la circulation automobile et des circuits empruntés par les véhicules de ramassage, le conditionnement des déchets, l'état du parc roulant et du matériel, les ressources humaines mobilisées, «tout cela a été réalisé et finalisé par le bureau d'études, continue le directeur de 'Environnement. A partir de lundi prochain, nous pourrons déterminer avec exactitude nos besoins en termes de matériels et de ressources humaines pour la mise en route du schéma directeur de gestion de déchets».D'une population estimée à 1,2 million d'habitants pouvant générer tous les jours environ 1 000 tonnes de déchets ménagers qu'il est impuissant à gérer, le Groupement d'Oran est confronté à de graves difficultés en matière d'hygiène et d'environnement. L'outil de gestion de collecte des déchets ménagers est à ce point défaillant qu'il arrive que certains quartiers croulent presque sous les ordures. Et si les responsables de la direction de l'hygiène ont coutume d'attribuer cette situation aux problèmes matériels (camions de ramassage insuffisants, bennes-tasseuses régulièrement en panne…), il est évident que c'est l'absence d'une stratégie de gestion des déchets qui est à l'origine de cette catastrophe environnementale. «Oran est sale et ce n'est pas un problème de moyens mais de gestion [...] Tout le monde est content des grands projets en cours de réalisation à Oran, pourtant la ville est sale […]», avait déploré le wali d'Oran, l'année dernière, faisant écho au lourd constat déjà établi par le Premier ministre, Ahmed Ouyahia.Aujourd'hui - et après l'échec de tous les plans, schémas et études réalisés depuis 20 ans - il reste à espérer que le rendez-vous de cette année avec l'hygiène sera le bon pour Oran (rappelons que la ville a quand même accueilli la rencontre des 5+5 consacrée à l'environnement) et qu'il sonnera la fin d'une non-gestion.