Malgré l'assaut meurtrier mené par Israël lundi contre une flottille internationale d'aide humanitaire, un autre navire navigue actuellement vers la bande de Gaza. Affrété par une organisation irlandaise, il devrait arriver aujourd'hui sur place. Le cargo transporte 750 tonnes d'aide humanitaire, dont du matériel médical ou scolaire, ainsi que des jouets et du ciment, selon les organisateurs. Le navire fait partie de la flottille internationale dont les six premiers bateaux avaient été pris d'assaut lundi, faisant neuf morts. Alors que la tension était montée d'un cran vendredi matin quand les organisateurs de la flottille d'aide ont annoncé avoir perdu le contact avec le cargo, accusant Israël d'en être responsable, un porte-parole de la Campagne de solidarité Irlande-Palestine (IPSC) a affirmé peu après : "Le Rachel Corrie poursuit sa route vers Gaza", précisant avoir réussi à joindre les passagers dans la matinée. "Jenny Graham, une passagère à bord, a déclaré ce matin par téléphone satellitaire : "Nous sommes à environ 150 milles de Gaza, avançant à bonne allure, et espérons arriver à Gaza samedi matin." Prié de dire comment réagiraient les passagers et membres d'équipage en cas d'intervention israélienne, Kevin Squires, porte-parole de l'IPSC a répondu : "Si les Israéliens essaient de les arrêter, ils n'opposeront aucune résistance." "Ils s'assiéront et lèveront les bras", a-t-il assuré. L'ancien haut responsable de l'ONU Dennis Halliday, qui se trouve à bord du navire, a souligné que le but de la mission "n'était pas de provoquer mais d'acheminer une cargaison humanitaire à Gaza". "Nous appelons l'ONU à inspecter le cargo et à nous escorter jusqu'à Gaza, à faire monter à bord un représentant", a-t-il ajouté, cité dans un communiqué diffusé par l'IPSC. "Nous sommes prêts à faire face à toute situation et sommes déterminés à poursuivre notre mission", a déclaré Shamsul Akmar, un des Malaisiens membres de l'équipage, dans un message diffusé par l'organisation malaisienne Perdana Global Peace. Le gouvernement irlandais avait exhorté mercredi Israël à laisser passer ce navire, faute de quoi l'État hébreu s'exposerait, selon Dublin, à des "conséquences très graves" si des Irlandais étaient blessés dans un éventuel assaut. Cinq des quinze personnes à bord du MV Rachel Corrie sont de nationalité irlandaise, dont la Prix Nobel de la paix Mairead Maguire, 66 ans. Le navire affrété tire son nom de Rachel Corrie, militante pacifiste américaine de 23 ans écrasée par un bulldozer israélien au cours d'une manifestation à Gaza en 2003. Huit Turcs et un Américain d'origine turque ont été tués dans le raid israélien sur la flottille d'aide à Gaza. Les neuf victimes ont été tuées par balles, a annoncé ce jeudi l'agence Anatolie, citant les rapports des experts et médecins légistes. Les nationalités ont été déterminées après des examens à l'Institut de médecine légale d'Istanbul, où les corps avaient été transférés d'Israël tôt dans la matinée. Les médecins légistes ont trouvé des impacts de balles sur les corps de toutes les victimes et ont établi que l'une d'elles a été tuée par un tir à bout portant. Ils ont précisé que les circonstances exactes des décès seraient mieux connues une fois réalisés des examens balistiques, qui devraient prendre environ un mois. Notons par ailleurs que l'avocate des six membres français du Comité de bienfaisance et de secours aux Palestiniens (CBSP) qui étaient à bord de la flottille arraisonnée lundi par Israël a annoncé ce vendredi avoir déposé des plaintes en France, notamment pour "enlèvement" et "séquestration". La Turquie a dépêché tôt ce vendredi deux avions médicalisés en Israël pour rapatrier les derniers militants restés dans le pays après le raid de lundi contre la flottille internationale d'aide pour Gaza, rapporte l'agence de presse Anatolie. Il s'agit de cinq hommes blessés lors de l'assaut meurtrier. Anatolie indique ignorer quand ces appareils rentreront à Ankara. Ils transportent aussi une équipe médicale composée de plusieurs spécialistes. De son côté, le président syrien Bachar al-Assad a indiqué jeudi que la cause palestinienne est la source des conflits dans la région et dans le monde, selon l'Agence de presse arabe syrienne (SANA).Au cours d'une rencontre avec les membres du congrès américain Brian Bard et Lenkin Davis, al-Assad a indiqué qu'Israël a répondu à toutes les opportunités de paix en engageant des guerres contre les sérieux efforts déployés pour réaliser des progrès dans ce processus, particulièrement la médiation turque. Les relations entre la Turquie et Israël se sont considérablement détériorées après l'attaque de la marine israélienne sur une flotille humanitaire en route pour Gaza lundi, faisant neuf morts à bord, dont huit Turcs et une Américano-turque.