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L'Iran prêt à escorter des flottilles d'aide pour Ghaza Le SG adjoint de l'ONU chargé de l'humanitaire appelle à faire pression sur Israël pour lever l'«inacceptable blocus»
Le gouvernement iranien s'est dit prêt hier à escorter des flottilles de la liberté et de la paix transportant de l'aide humanitaire venue du monde entier pour le peuple opprimé de Ghaza. Cette déclaration intervient au moment où les appels pour la levée du blocus se font pressants. Le secrétaire général adjoint de l'ONU chargé des affaires humanitaires, John Holmes, a appelé hier à faire pression sur Israël pour lever «l'inacceptable blocus» israélien imposé depuis 2007 à la bande de Ghaza. «Nous voulons vraiment savoir ce qui s'est passé ou utiliser ce qui s'est passé et qui est tragique comme une occasion pour essayer de […] convaincre Israël de changer de politique», a affirmé à Sydney M. Holmes. Tout en condamnant les restrictions imposées par l'occupant israélien aux populations de Ghaza, M. Holmes a qualifié le blocus israélien d'«inacceptable», de «contre-productif» et de «très dommageable pour la population de Ghaza». «La Turquie a annoncé qu'elle va continuer à agir jusqu'à ce que l'Etat hébreu lève le blocus», a déclaré le Premier ministre turc, Recep Tayyip Erdogan. Le chef du gouvernement turc a renforcé ses critiques à l'égard d'Israël, autrefois proche allié de la Turquie dans la région, après l'assaut sanglant de l'armée israélienne le 31 mai contre la flottille pro-palestinienne à destination de Ghaza, au cours duquel plusieurs humanitaires ont été sauvagement massacrés. Après ce raid meurtrier, Ankara a rappelé son ambassadeur en Israël et annulé des manœuvres militaires conjointes avec l'Etat hébreu. Ghaza «est pour nous une cause historique […] Nous nous opposons à ceux qui forcent le peuple de Ghaza à vivre dans une prison en plein air», a-t-il déclaré lors d'une intervention publique dans la ville de Bursa (nord-ouest). «Nous serons fermes jusqu'à ce que le blocus de Ghaza soit levé, que cessent les massacres et que la terreur d'Etat au Proche-Orient soit considérée comme telle», a-t-il ajouté, appelant Israël et les Palestiniens à engager sérieusement des pourparlers de paix. Des responsables turcs ont indiqué qu'ils voulaient des excuses formelles d'Israël après le raid meurtrier et ont demandé une enquête internationale indépendante sur l'assaut de l'armée israélienne. M. Erdogan a souligné qu'il s'était entretenu samedi dernier par téléphone avec le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon de la constitution d'une commission d'enquête. «Le travail de cette commission sera très, très important pour nous», a-t-il déclaré. Selon la presse turque, des procureurs de ce pays ont par ailleurs lancé une enquête sur d'éventuelles poursuites contre les plus hauts dirigeants israéliens, à la suite du raid du 31 mai. Mahmoud Abbas est en route pour Washington, avec une escale pour saluer la Turquie. Le dirigeant palestinien entame aujourd'hui en Turquie un périple dominé par une rencontre avec Barack Obama, une semaine après le report de la visite du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu en raison du raid meurtrier contre la flottille humanitaire. Il doit s'entretenir avec le chef de l'Etat turc Abdullah Gül à l'occasion d'une conférence sur l'Asie à Istanbul, ainsi qu'avec le Premier ministre Recep Tayyip Erdogan et le ministre des Affaires étrangères Ahmet Davutoglu, de source officielle palestinienne. Cette première étape a été ajoutée au programme initial du chef de l'Autorité palestinienne afin de présenter ses condoléances aux dirigeants turcs et discuter des mesures à prendre à la suite de l'ignoble massacre perpétré par l'occupant Israélien. Entre-temps, Israël continue de violer le droit international menaçant davantage la paix au Proche-Orient et risquant d'aggraver aussi une situation socio-économique en détérioration continue à Ghaza. L'Occident, médias et chancelleries confondus, continue, soit à se cantonner dans un silence complice ou à trouver des circonstances atténuantes à l'ignoble acte de lundi dernier. Une année après son discours historique du Caire sur le rapprochement entre l'Occident et le monde arabo-musulman, le locataire de la Maison-Blanche a brillé par un déphasage entre le discours et la réalité sur le terrain. A. B.