Rien n'est pourtant perdu. L'équipe nationale, tantôt adulée, tantôt décriée, a fait un bon match, hier, contre la Slovénie. Une perte est toujours amère. Mais il y a des défaites qui laissent comme un goût d'inachevé. Il fallait donc faire avec cette défaite. Qui sera suivie par deux autres rencontres, les plus difficiles de cette Coupe du monde. Mais comme le football est imprévisible, il faut s'attendre à tout, à la victoire comme à la défaite. Et ce dernier scénario ne signifiera pas que la fin du monde est proche. Car il ne faut pas oublier qu'il y a à peine une année, peu de gens auraient parié sur une qualification pour la Coupe du monde. Pis, même le passage en Coupe d'Afrique n'était pas évident. Puis, est venue cette véritable épopée des qualifications en Coupe d'Afrique et du Mondial où les Verts ont été tout simplement magnifiques. En plus de la double qualification, les Algériens ont réalisé un parcours plus qu'honorable en réussissant à se placer dans le carré d'as de la prestigieuse compétition africaine. Il n'y a pourtant pas si longtemps. Tout juste six mois. Toutes les flèches de la presse nationale s'étaient pourtant abattues sur le coach Saadane et ses joueurs, notamment après la défaite –il faut le dire, honteuse- contre la très modeste équipe du Malawi. Mais dans un véritable sursaut, les Algériens avaient fait l'un de leurs meilleurs matchs en battant la coriace Côte d'Ivoire par trois buts à deux. La fin n'était pas totalement conforme aux espérances, avec à la clé la défaite contre l'Egypte qui avait pris sa revanche. C'est à des détails près, le même scénario qu'est en train de vivre l'équipe nationale. Car, hier encore, les Verts n'étaient pas médiocres. Ils étaient même honorables, malgré le manque de préparation et, comble de l'ironie pour un entraîneur aussi expérimenté que Saadane, les approximations du coach national. Faut-il en vouloir à Chaouchi d'avoir laissé filer la balle entre ses mains ? Ce serait trop facile d'imputer l'échec d'une équipe à un seul homme, frêle de surcroît. Faut-il encore diaboliser Abdelkader Ghezzal pour avoir commis un péché capital lorsqu'il a donné à l'arbitre l'occasion de l'exclure ? Oui, l'excellent attaquant de Sienne a commis une faute. Mais il ne faut surtout pas oublier que l'homme n'était pas prêt psychologiquement à jouer cette rencontre. Mieux, cela arrive même à des joueurs qui n'ont plus rien à prouver, comme le Français Thierry Henry ou encore le légendaire Maradona. En somme, contentons-nous de savourer les instants de joie que nous procureront ces jeunes joueurs qui sont en train de constituer le socle d'une équipe en devenir. One, two, three, viva l'Algérie. A. B.