Photo : A. Lemili De notre correspondant à Constantine A. Lemili Si l'on devait se référer aux réalités du terrain, il est incontestable que le dicours du wali de Constantine tenu hier au palais de la culture Malek Haddad à l'endroit des investisseurs ne tient la route.Il y a lieu tout d'abord de préciser qu'il était difficile de déterminer si c'était les investisseurs qui étaient peu nombreux ou au contraire les confrères en surnombre histoire de dire que M. Boudiaf prêchait littéralement dans le désert et quand de surcroît il use et abuse de digressions jusqu'à dialoguer avec un confrère autour du prochain derby local (MOC-CSC) ou marque l'intérêt qu'il a pour l'investissement à Constantine en prenant pour témoin… le président du MOC, il ne restait alors plus de marge appréciable au discours responsable, cohérent et visionnaire autour de la modernisation de la wilaya et surtout de la disponibilité de l'Etat à accompagner les initiatives locales de nature à restituer aux villes leur cadre de vie d'antan. Pour preuve, M. Boudiaf en arrivera jusqu'à conclure qu'il savait déjà «quelles seraient les questions que poseraient les intervenants au cours du débat», admettant explicitement que, sur le terrain, la réalité était stationnaire, compte tenu des difficultés sur lesquelles butaient les investisseurs face à une bureaucratie naturelle ou intéressée. En tout état de cause, le wali évoquera le montant d'un budget prévisionnel à l'orée du quinquennat à venir de l'ordre de 9 milliards de dinars rien que pour le BTPH, en ce sens que qu'il prenait «le ferme engagement devant vous aujourd'hui d'éradiquer intégralement les bidonvilles au cours de l'année 2010». Ce qui relève évidemment de la gageure. En fait, les raisons justifiant la tenue d'une telle rencontre venaient beaucoup plus en réponse à un feu nourri de la presse sur la plaidoirie pro domo tenue lors de l'émission «Indjazate» et durant laquelle autant le premier responsable de la wilaya que certains membres de l'exécutif, voire des élus n'ont cessé de dire des contrevérités sur de nombreuses réalisations relatives au développement local. Il est vrai qu'à l'exception des projets sectoriels sur lesquels les pouvoirs publics mettent les moyens et la pression et assument leur suivi, le reste des opérations inscrites dans le cadre des PCD patinent ou n'arrivent pas à décoller. La récente suspension du chef du projet du tramway est éloquente à ce sujet. S'agissant du déblocage des dossiers d'investissements encore en suspens au niveau de l'administration, le wali a estimé que «tant que les textes d'application relatifs au Calpiref ne nous sont pas parvenus, nous devrions nous contenter de ce qui a été étudié jusque-là, dans la mesure où sur les 74 dossiers présentés, 24 ont été retenus parce qu'ils remplissent les conditions et 17 ont été actés». Evoquant les éventuelles retombées d'un tel activisme économique local sur l'emploi, le wali parlera «du recrutement, au moment même où je vous parle, de 900 jeunes par la société japonaise Cojaal, l'un des prestataires essentiels du projet d'autoroute Est-Ouest» pour ajouter : «Dimanche prochain je tiendrai une autre réunion avec un autre prestataire pour une proposition d'égale ampleur». Les quelques investisseurs présents sont restés très sceptiques sur les propos de Abdelmalek Boudiaf, notamment en ce qui concerne l'accès aux terrains. Des difficultés que celui-ci met sur le compte de la gestion rationnelle des poches disponibles, d'autant qu'il serait question de la création d'une troisième nouvelle ville compte tenu du fait que celles de Ali Mendjeli et Massinissa seraient saturées. Il dénoncera dans la foulée l'incurie des propriétaires terriens privés qui bradent des espaces agricoles aux fins d'urbanisation sauvage. Boudiaf dira qu'il a mis partiellement un terme à cette gabegie.