Photo : A. Lemili De notre correspondant à Constantine A. Lemili Quelque 522 emplacements réservés au stationnement et 16 locaux commerciaux. Voilà en quoi consiste le parking à étages implanté au niveau de l'avenue Zaammouche, à Constantine, et qui n'arrête pas d'être «livré» depuis dix ans, dont huit de retard. Il a, en tout état de cause, encore une fois fait l'objet d'une «discussion» au niveau d'une session ordinaire de l'Assemblée populaire communale. Celle de mercredi passé a permis de fixer encore, une fois, la date de sa livraison au «20 août, nous l'espérons». Abdelmalek Boudiaf l'avait espérée pour «le 5 juillet prochain» lors d'une rencontre avec l'ensemble des directeurs de l'exécutif, des opérateurs économiques et des représentants de la société civile au cours du mois de juin passé. Le wali avait d'ailleurs tenu à s'assurer en interpellant un responsable du patrimoine pour obtenir «confirmation de la réception du parking pour le 5 juillet». Confirmation obtenue de manière mitigée du fond de la salle et suivie d'un engagement non tenu. Alors, le 20 août reste aléatoire comme l'ont été les nombreuses dates fournies depuis ces huit dernières années et à chaque fois non respectées pour des raisons plus burlesques qu'ubuesques. D'ailleurs, Tahar Sekrane, le précédent wali, avait officiellement déclaré de «ne plus faire une fixation sur ce projet» sur lequel tout le monde semble s'être accordé pour en faire une curiosité. Vraisemblablement, le parking est aujourd'hui disponible en attendant quelques retouches finales dans la mesure où il a été surtout question, mercredi passé, de sa gestion future. Ce hideux mastodonte a défiguré les lieux et porté atteinte à l'aspect historico-culturel de la ville (il cache en grande partie la vieille ville comme il masque aux habitants de la vieille ville toute perspective sur le splendide paysage du chemin forestier). Mais qui s'en soucierait comme on s'est peu soucié de la presque centaine de milliards engloutis, alors qu'il ne devait en valoir que le tiers ? Alors la grande question qui s'est posée à l'assistance, aussi bien les élus que les cadres de l'exécutif, était relative à sa gestion. Devait-elle être déléguée à une EPIC ? Confiée à l'administration communale ? Mise en adjudication publique ? Les trois variantes ont été retenues. Il s'agit toutefois de trouver l'alchimie permettant leur harmonisation. Ainsi, l'option la plus plausible est la mise en adjudication. Mais avec quels repères référentiels quant à sa mise à prix ? Celui retenu a été évalué à 7,5 millions de dinars à partir d'une étude plutôt simpliste qui a consisté à calculer le prix (à portée de la bourse du citoyen lambda) de 50 DA l'emplacement réservé au stationnement et 10 000 DA l'unité pour les locaux commerciaux. Très rapidement, les élus se sont mis au calcul mental et ont considéré que c'était peu pour les uns et trop (dont le maire essentiellement et surtout) pour les autres. Les âpres discussions, les prises de bec, les propositions s'entrecroiseront à foison et seul le secrétaire général de l'APC avait le mot juste pour parler du devenir de l'immense structure : «Créer une EPIC, c'est bien, mais cela demande du temps et nous n'en avons pas. Dire que 7,5 M de DA, c'est peu ou beaucoup, serait aller vite en besogne en l'absence d'un référent. Confier la gestion du parking aux services communaux n'est pas évident, sachant qu'ils sont en déficit de personnel pour la gestion des affaires courantes. Comme il ne restera que quatre mois pour la fin de l'année, je vous proposerai, voire vous recommanderai sa gestion par l'administration communale. Cela devrait permettre d'abord de déterminer la nature et/ou la consistance des activités, et ce faisant d'avoir une idée précise de l'impact financier, et donc d'un seuil précis sur lequel sera fixé la mise à prix. Mais aussi et surtout de donner d'abord une image de marque au lieu et à l'activité laquelle, est-il besoin de le souligner, vise surtout à trouver une solution à un problème endémique, celui du stationnement dont le seul à pâtir est le citoyen ordinaire ou le visiteur ponctuel de la ville de Constantine.» L'idée semble avoir recueilli l'assentiment de l'ensemble de l'assistance et si elle est adoptée, elle devra néanmoins faire l'objet d'une série d'approches détaillées pour régler cet aspect de la situation définitivement et sans doute solutionner un tant soit peu le très grave problème de stationnement dans une ville où la répression des agents de la police est sans commune mesure.