Les risques d'infections et de maladies à cause de l'insalubrité sont multipliés en été en raison de la chaleur qui favorise la prolifération des microbes. Des eaux usées qui stagnent en bordure des rues et même au milieu de la chaussée et des décharges sauvages où les immondices sont étalées à même le sol constituent l'image habituelle et désolante de nos quartiers. Les municipalités ne jugent pas nécessaire de procéder à des campagnes de nettoyage dans les cités durant cette période. En guise de prévention, il est juste procédé à l'enlèvement quotidien des déchets qui s'amoncellent à nouveau pendant la journée, faute de civisme. Cette attitude des citoyens qui semblent s'accommoder de la saleté se vérifie chaque jour, où qu'on soit. Dans les pizzeria et fast-foods, l'absence de propreté saute aux yeux avec des murs dont on ignore la couleur tant ils sont recouverts de crasse, et des tabliers et uniformes auréolés de taches d'huile et d'autres ingrédients. Cela quand les uniformes existent car il est plus courant de voir les préposés à la préparation des sandwiches -on ne sait comment les appeler du moment que la restauration n'est pas leur métier- à l'œuvre en tenue de ville. Cette propension à cohabiter avec l'insalubrité est telle que l'usage de l'eau pourrait être amplement discutable, la question de l'hygiène corporelle étant à elle seule un sujet à traiter. Mais ce qui favorise le plus la contamination, c'est le fait de ne pas se laver les mains. Les enfants sont les plus exposés aux diverses affections à travers la manipulation de la nourriture avec des mains sales, l'enseignement de la propreté faisant défaut dans leur entourage ou n'étant pas assez appuyé. A la sortie des classes ou après les parties de jeux, des gamins se délectent de sandwiches et de gâteaux dans les fast-foods qui pullulent mais qui ne disposent pas de lieux sanitaires. Peu nombreux sont les parents qui inculquent à leur progéniture les règles d'hygiène seules en mesure d'éviter les maladies manuportées, et qui en font un préalable aux repas. L'école, elle non plus, n'insiste pas sur cet aspect et c'est seulement par crainte de voir le virus de la grippe A proliférer, l'hiver dernier, que les établissements scolaires ont été dotés de savon liquide. Il est d'ailleurs à souhaiter que cet acte ne se limite pas à une campagne de prévention et qu'il s'étale sur la durée, en même temps qu'une sensibilisation à des mains propres et un enseignement régulier de l'hygiène. R. M.