Le chef-lieu de la wilaya de Tizi Ouzou retombe ces dernières semaines dans l'insalubrité provoquée par la multiplication des dépotoirs sauvages. Des amas d'ordures se constituent au cœur de cette grande cité où l'urbanisation anarchique a ravagé le peu d'espaces verts existants. Aucun quartier n'est épargné par les ordures qui constituent un sérieux problème pour l'hygiène publique. A la Cité 2000, à la nouvelle ville, des tonnes de déchets ménagers et autres détritus provenant des chantiers du bâtiment se sont amassés à proximité de chaque bâtiment, débordant même sur les trottoirs. Ces décharges sont devenues des foyers de moustiques de rats, de chats et des meutes de chiens errants, constate-t-on. Outre les odeurs nauséabondes qui s'en dégagent et qui rendent l'air irrespirable, l'on remarque les eaux usées qui coulent sur une chaussée défoncée et à peine praticable. Au milieu de ce décor qui agresse la vue et en l'absence des services d'hygiène, des pâtissiers et restaurateurs continuent pourtant à exercer normalement leurs activités, sans se soucier de la santé du consommateur. Les services de la voirie de l'APC de Tizi Ouzou sont mis à l'index par les habitants de ce quartier. « Le ramassage des ordures se fait rarement, surtout durant la saison de l'été où les éboueurs passent une fois par semaine », nous indique un commerçant. « Nous avons interpellé à plusieurs reprises les autorités de l'APC et de la daïra pour régler ce problème », ajoute un habitant de la Cité 2000. Mais l'incivisme de certains riverains est aussi à déplorer. A l'intérieur des bâtiments l'on constate la présence de sachets d'ordures, jetés dans les halls de chaque étage et sur les marches d'escaliers. Rencontré à l'intérieur de l'un des immeubles, un homme d'une cinquantaine d'années nous expliquera que « tout le monde est responsable de cette situation dégradante mais personne ne s'en soucie. Nous avons tenté à maintes reprises de nous constituer en comité de quartier et de nous organiser pour éliminer toutes ces décharges mais nous avons échoué à cause de l'indifférence de la plupart des résidents. » Les nouvelles résidences situées au boulevard Krim Belkacem ou encore celles situées à quelques encablures en face de l'université, n'échappent pas au phénomène de la prolifération des décharges sauvages. Malgré la menace qu'elles représentent pour la santé, des enfants continuent de jouer à proximité de ces ordures, dans l'indifférence des parents et l'absence des autorités publiques. Interrogé il y a quelques semaines sur l'absence d'hygiène dans ce qui est considéré comme la capitale du Djurdjura, Cherif Aït Ahmed, président d'APC de Tizi Ouzou, expliquait : « Nous avons entamé une campagne pour l'éradication de toutes les décharges, mais le blocage de notre budget primitif par la wilaya, à cause de la pléthore du personnel, nous a empêchés de continuer sur notre lancée. Nous n'avons plus de quoi payer nos agents contractuels affectés à la voirie ni même de quoi acheter du gasoil pour utiliser toute la flotte dont nous disposons. » Signalons qu'en ces temps de grandes chaleurs où le risque des maladies dues à l'insalubrité est très élevé, il existe peu d'endroits où les citoyens de la ville de Tizi Ouzou peuvent vivre dans un environnement sain. Lyès Menacer