De notre correspondant à Constantine Nasser Hannachi La France est éliminée. L'Italie aussi. Voilà un tandem qui pourrait bien dissiper la consternation dans laquelle est plongée la population après l'élimination presque pressentie des Verts. Le Cameroun et le Nigeria ne font plus partie des équipes qui en découdront aux huitièmes. Et qu'en est-il de l'Algérie ? Jusqu'à quand allons-nous mesurer nos déconvenues avec les malheurs et le faux pas des autres nations footballistiques ? Le constat logique fuit telle la trajectoire du «Jabulani». Ainsi, certains spécialistes s'estiment satisfaits de la qualification pour le Mondial après 24 ans d'absence. D'autres regrettent amèrement d'avoir frôlé le passage aux huitièmes de finale largement à la portée de Ziani et de ses coéquipiers. L'heure est aux regrets et également aux accusations qui fusent. Pour les plus réalistes, les Fennecs ont raté leur ticket pour les huitièmes de finale dès l'entame de la compétition face aux Slovènes. «Pourquoi chercher midi à 14 heures ? Les joueurs algériens ont raté les 3 points contre la Slovénie. On a offert à cette équipe 3 points. Cette défaite était amère», estiment la majorité des Constantinois qui ont suivi la plupart des matches du premier tour de toutes les équipes présentes en Afrique du Sud. Sans trop s'attarder, les sportifs à Constantine n'y vont pas par quatre chemins pour mettre en exergue le mauvais coaching de Saadane. La goutte qui aura fait déborder le vase est l'incorporation du tandem Ghezzal et Saïfi dans le dernier match capital face aux Etats-Unis. «Par ces changements, on aura compris que c'est l'entraîneur qui ne veut pas renforcer le compartiment offensif. C'est absurde, il fait geler sur le banc de touche Abdoun et Boudebouzz, frais et animés, qui auraient apporté plus de punch à la ligne d'attaque stérile, et il envenime l'attaque avec deux éléments dont le psychique était au plus bas», s'insurge un autre supporter. A vrai dire, le coach national n'a pas trop cherché de solutions dans le carré grippé de l'échiquier des Verts. La peur au ventre d'encaisser des buts hantait le cheikh au détriment du jeu connu, à l'algérienne. A chaque fois la donne, voire le manque d'attaquants de pointe incarnant le numéro «9» d'antan, est émise par l'entraîneur. Ce qui a contraint les défenseurs, grâce auxquels l'EN est allée en Afrique du Sud, à rester eux-mêmes prudents. Une situation vue tout au long des trois matchs qu'a livrés l'équipe. Pourtant, selon l'ex-entraîneur Khellef, le jeu offensif n'est pas le propre d'un seul attaquant mais plutôt de mécanismes issus d'un collectif qui attaque en bloc. Cependant, Saadane n'est pas seul malgré l'élimination des Verts. Des groupuscules le soutiennent notamment pour avoir emmené les Verts en Angola et au pays de Mandela. «Personnellement, j'accueillerai les Verts à bras ouverts et l'entraîneur aussi. Il faut remonter dans le temps et tirer des constats. Depuis quand l'emblème national n'a-t-il pas flotté au-delà des frontières ?» insiste un sociologue de Constantine, estimant que l'équipe reste en rodage et qu'il faut lui faire confiance. La colère des Constantinois passée -le malheur des uns fait le bonheur des autres avec la disqualification des pays donnés comme des morceaux durs-, les regards se portent sur un éventuel changement à la barre technique. «Nous avons hérité d'une bonne ossature qui requiert un bon staff technique pour le former davantage et le booster vers le bon jeu collectif», estiment des milieux constantinois. Un souhait qui n'est toutefois pas généralisé, car, selon d'autres, «casser le travail de Saadane avec les Verts serait un gâchis. Il importe d'opter pour la continuité». Mais le renfort à la barre technique est inéluctable, à défaut de changement radical, pour préserver l'équipe, le gardien M'bolhi…